[Récit + liste] PT-HRP 2022 - préparation et récit

Magne2 · 26-08-2022 15:25:53

Merci pour ce retour,pour avoir fait 5 randos journées en Andorre courant Juin ,je peux te dire que c'était vert et fleuri

Hervé27 · 26-08-2022 15:43:45

laxmimittal a écrit :

#663529Y a-t-il quelqu'un pour me dire que c'est pas vrai, je fantasme, les étangs de fontargente sont moches ; que cette année ils étaient à secs ? que c'est plein de monde et de moustiques, qu'il y a des ours et des patous, etc, etc... ?

Y étant passé la veille (et pour cause ...), c'est certes joli mais assez fréquenté, tant depuis le refuge du Rulhe que depuis l'Andorre avec le Port de Fontargente si accessible.

J'ai croisé plusieurs familles qui peinaient dans le chemin un peu casse-pattes entre l'étang de l'Estagnol et Fontargente (quelques gros blocs et rhododendrons envahissants). On leur avait dit 1h depuis le refuge du Rulhe : pour moi peut-être, mais pas pour eux ...

J'ai aussi pesté après un groupe espagnol massif (25 à 30 personnes ...), agglutiné pour la pause à même le chemin, lequel m'a fait rater (provisoirement) l'itinéraire depuis l'Estagnol : ils étaient pile sur l'intersection et masquaient départ du sentier, indications et cairnage ...

le 1er des 2 lacs et le Port de Fontargente au fond

pap35 · 26-08-2022 15:45:45

laxmimittal a écrit :

Donc, je monte et descends, prends et perds 150 m à chaque pente, pour contourner toute l'Obaga de juclar et atteindre le Riu Del Manegor dans le Val d'Incles.
Arrivée dans ce Val enchanteur, ou les spot de bivouac pullulent, tous plus beaux les uns que les autres, le long d'un torrent scintillant, plein d'une bonne herbe verte (oui oui verte !!! un truc de dinnngue), je suis éblouie.

Salut Laxmi, 100% d'accord. C'est là où j'ai campé en redescendant du port de Fontargente. J'aurai pu pousser jusqu'à la cabana Sorda mais je préférai faire mon sauvage et camper seul dans ce coin enchanteur.

Et sinon les lacs de Fontargente semblent assez fréquentés; quand j'y suis passé vers 16-17h, il y avait 2 tentes de plantées et 2 familles qui arrivaient avec manifestement l'intention de dormir là.

laxmimittal · 26-08-2022 15:57:02

Hervé27 a écrit :

#663538
laxmimittal a écrit :
#663529Y a-t-il quelqu'un pour me dire que c'est pas vrai, je fantasme, les étangs de fontargente sont moches ; que cette année ils étaient à secs ? que c'est plein de monde et de moustiques, qu'il y a des ours et des patous, etc, etc... ?
Y étant passé la veille (et pour cause ...), c'est certes joli mais assez fréquenté, tant depuis le refuge du Rulhe que depuis l'Andorre avec le Port de Fontargente si accessible.
J'ai croisé plusieurs familles qui peinaient dans le chemin un peu casse-pattes entre l'étang de l'Estagnol et Fontargente (quelques gros blocs et rhododendrons envahissants). On leur avait dit 1h depuis le refuge du Rulhe : pour moi peut-être, mais pas pour eux ...
J'ai aussi pesté après un groupe espagnol massif (25 à 30 personnes ...), agglutiné pour la pause à même le chemin, lequel m'a fait rater (provisoirement) l'itinéraire depuis l'Estagnol : ils étaient pile sur l'intersection et masquaient départ du sentier, indications et cairnage ...
le 1er des 2 lacs et le Port de Fontargente au fond
https://www.randonner-leger.org/forum/u … 07-01.jpeg

ah oui, c'est trés laid

merci hervé, pap35 (et stéphane en dessous)

@ Magne 2, en juillet on ne voit plus que de la paille.

L.

Dernière modification par laxmimittal (26-08-2022 20:11:36)

Stéphane_33 · 26-08-2022 16:33:29

Je mettrai quelques photos des lacs de Fontargente dans le récit de ma HRP. Alors oui c'est joli, mais c'est le spot touristique du coin, donc plein de familles et de tentes. Bivouac à éviter en peine saison.
Stéphane.

Dernière modification par Stéphane_33 (26-08-2022 16:33:47)

Ruz boutou · 26-08-2022 20:17:45

Bonjour Laxmimittal,merci de pour ce récit fort agréable à lire. On y perçoit très bien l'état d'esprit dans lequel tu abordes ta randonnée. Pour avoir effectué les deux versions de la HRP sur la section Mounicou / L'Hospitalet, je préfère largement la version ariégeoise. Sur cette section, le secteur Fontargente est, de loin, le secteur où il y a le plus de monde. Mais je trouve ça très joli quand même. Si tu étais passée au nord, tu n'aurais rien réservé du tout, parce qu'il n'y a rien entre le refuge de l'étang Fourcat et Le Ruhle. Bivouac obligatoire. C'est sauvage et a l'écart de tout. En tout cas, c'est bien agréable de te suivre sur ces sentiers qu'on a l'impression de fouler à nouveau par procuration.

Paly · 27-08-2022 10:36:32

Merci d'avoir u la patience de nous partager ton périple
Portes toi bien
Et à bientôt

florencia · 27-08-2022 12:30:46

Salut laxmimittal

Ayé, j'ai tout lu d'une traite

Merci pour ton retour, les belles rencontres et ta sincérité.

Fontargente est chouette mais pour un bivouac paisible mieux vaut viser l'étang de l'Estagnol ou de Joclar, et c'est sympa aussi

Sinon, ne soit pas trop dur avec toi même, peut-être que les réservations te rassuraient encore un peu, la prochaine fois tu gagneras en liberté de choix de bivouac et d'itinéraire pour mieux assouvir tes envies

Bonne suite !

Edit : ortho

Flo

Dernière modification par florencia (27-08-2022 21:26:01)

laxmimittal · 27-08-2022 19:14:50

@ Paly,

merci d'être encore un fidèle lecteur malgré ce récit par à-coups car le boulot a repris ses droits

@ Ruz,

oui, une section sans rien ni personne implique de porter une lourde charge d'alimentation (même avec cla "Ariège connection" qui peut monter un paquet mais fo pas trop abuser), et en fait de sentier ça risque aussi d'être délicat. De toutes façons pour cette année, c'était pas sérieux, j'étais bien trop fatiguée pour m'aventurer en Ariège. j'ai référé ne pas surestimer mes forces pour garder du plaisir.

@ Flo,

Merci de ton passage. je dois faire du "gaînage"...je dois faire du sport... pppffff... mais, à défaut des abdo, j'ai des résolutions en béton. cette année, je ne vais pas me laisser dévorer par le travail et autres activités, comme ça l'an prochain... hop... plus de résa de refuge.

La bonne formule c'est d'y déjeuner, pas d'y dormir.

aller la suite...

Lundi 11 juillet : Cabane Com de Jam - refuge Sorteny (6 heures)

Réveil paisible, petit déjeuner tranquille dans le silence du matin. la cabane n'est qu'à 30 minutes d'un parking mais je n'ai pas vu grand monde hier et personne ce matin.

Après avoir laissé la cabane dans l'état dans lequel j'ai apprécié de la trouver en entrant, je démarre tranquillement.

Comme on est lundi, il n'y a plus une seule voiture à l'horizon en bas. ça fait bien plaisir. le chemin est "roulant" comme dirait Hervé et je marche d'un bon pas dans la matin frais, toute heureuse de ma bonne soirée.

Le sentier est facile et il n'y a pas grand monde. C'est agréable, que demander de plus. je m'élève à allure régulière sous un ciel immaculé, jusqu'au col del meners (col des mineurs). Il ne doit pas faire trés bon y prendre un orage vu la quantité de métaux ferreux que la roche contient, en même temps quand on s'apelle col des mineurs, ... faut pas s'attendre à autre chose.

Pour l'heure, nul risque à l'horizon et je peux admirer à mon aise toute la vue sur les sommets andorrans. Je suis toute ébaubie : finalement c'est grand l'Andorre !

M'entendant m'exclamer, un andorran tout fier m'explique et m'indique le nom de chaque pic et me montre le plus haut sommet andorran. il me dit aussi que grâce à u micro climat que je ne saurais détailler, car il parle le castillan avec un fort accent catalan, l'Andorre bénéficie d'un enneigement exceptionnel pour son altitude et il me conseille de revenir dés l'hiver prochain essayer les pentes ski aux pieds.

Il est vraiment gentil, comme tous ceux que j'ai croisés durant ce court passage. les andorrans ont quelque chose qui me rappellent les sud-américains. une forme de souplesse, de douceur aussi, qui peut aussi devenir de la rouerie mais pas de brutalité, ni conflit frontaux.

Si c'est non c'est un sourire, si c'est oui aussi. à nous de nous débrouiller avec ça.

Peut-être cette région, très touristique, mériterait-elle d'être approchée autrement que sur l'inévitable sentier archi-balisé et assez fréquenté, que tout le monde parcourt pour faire le tour de l'Andorre sans jamais s'arrêter dans ce pays.

après le col, je m'engage sans difficulté dans le beau val de Sorteny jusqu'à une jolie cabane qui n'est pas sur la ma carte mais qui s'appelle la cabane sororra Serrera.

Et comme il est l'heure de déjeuner et qu'il fait déjà bien chaud, eh bien,... je m'y arrête.

la cabane est plus spartiate mais elle est impeccable (il y a un balai et une pelle). il n'y a pas plus de deux couchages mais c'est une bonne adresse pour ceux qui ne veulent pas pousser jusqu'à Sorteny, qui n'est qu'à une heure ou deux.

il y a un torrent rafraichissant et de quoi remplir sa gourde d'une eau bien fraiche que je ne manque pas de filtrer car nous sommes bien descendus depuis le col Del Meners.

je m'installe sur le rebord de la porte pour me protéger de la morsure du soleil et de la chaleur et je me fais un bon déjeuner en regardant les champs alentours et en écoutant le bruit de l'eau.

nous sommes autour de 2.200 et il fait déjà bien chaud. J'attends patiemment de bien me rafraichir avant de quitter l'ombre de la porte. pourquoi se presser ? je suis presque au refuge ou j'ai réservé... (gggrrr). je suis aussi bien ici à rêver et à contempler.

après ce bon moment, il ne reste plus qu'à descendre jusqu'au refuge de Sorteny. le torrent est encombré de dizaines d'arbres qui semblent avoir été arrachés d'une récente tempête. il y en a vraiment beaucoup. j'arrive au refuge vers 16 heures. il est vraiment très confortable. forcément puisqu'il est quasi vide.

lessive, douche, pas de crapahute mais sieste dans le canapé du salon avec un super bouquin de montagne trouvé là.

Le gérant, philippe, est un français d'Arles sur Tech. il est adorable, connait le coin comme sa poche et se met en 4 pour ses clients. la pluie annoncée depuis le matin arrive alors que je m'apprête à pendre mes affaires après la lessive, il me les prend des mains et les enfourne dans la sécheuse.

bonne soirée, bonne compagnie, bonne nuit, bon petit déjeuner, au total : bonne adresse.

Sorteny me laisse un bon souvenir mais je ne réserverai plus, cela rogne trop le plaisir de marcher comme bon nous semble.

Et puis, à quoi sert une tente si un jour sur deux on dort dans le dur, et souvent dans des environnements moins confortables.

Mais c'est pour moi le prix à payer pour randonner cette année, dans cette chaleur.
en période de canicule, le corps est heureux d'avoir de l'ombre, c'est pour moi un besoin, de plus je m'évite un lourd portage de plusieurs jours de ravito que je n'aurais peut-être pas supporté.

Avec le covid, il fallait réserver dans tous les refuges quel que soit le pays ou le jour de la semaine pour espérer avoir une place au diner. Cette année, il y a beaucoup moins d émonde en dehors des we.

l'an prochain, il faudra bien que je choisisse de porter un peu plus lourd, si je veux m'épargner la contrainte des refuges le soir. c'est la première fois que ça me semble pénible car cette année, je les ai trop fréquentés. c'est sûr.

Dernière modification par laxmimittal (30-08-2022 23:23:24)

Bombadyl · 27-08-2022 23:59:17

laxmimittal a écrit :

#663681à suivre...

En tout cas nous on suit toujours
Content de voir que tu as un peu apprécié l'Andorre finalement
Chouette, je vais découvrir à travers ton récit la suite du parcours Andorran que je n'ai pas faite.

Hervé27 · 28-08-2022 08:18:34

J’aime beaucoup le refuge de Sorteny malgré son accès facile. Il est bien intégré à son environnement, l’accueil est adorable et reposant.

Un soin particulier est apporté au refuge d’hiver (accès libre et gratuit au RDC) : 8 couchages désormais garnis d’épais et propres matelas, électricité et eau chaude à l’évier.

L’Andorre offre un très bon mélange de refuges gardés / payants d’une part, ouverts / gratuits d’autre part, tous de qualité.

Stéphane_33 · 28-08-2022 08:54:17

Bonjour Laxmimittal,
Sur la carte OSM je vois une cabane appelée Pleta Serrera qui semble correspondre à ta cabane avant le refuge de Sorteny.

Stéphane.

Dernière modification par Stéphane_33 (28-08-2022 08:56:29)

Joy Supertramp · 28-08-2022 10:44:09

Stéphane_33 a écrit :

#663721Bonjour Laxmimittal,
Sur la carte OSM je vois une cabane appelée Pleta Serrera qui semble correspondre à ta cabane avant le refuge de Sorteny.
Stéphane.

C'est bien elle ! L'eau qui coule au torrent est d'ailleurs vraiment d'une fraicheur folle, je ne sais pas comment c'est possible !

Je rejoins Flo sur Fontargente, c'est très beau, mais il y a parfois un peu de monde. Ceci dit, le site est très grand et il est toujours possible de s'y trouver un coin tranquille ! L'estanyol vaut beaucoup mieux pour un bivouac 3* au calme, mais tu reviendras, et cette fois, on y arrivera peut-être, à se croiser ! En tout cas l'an prochain je prends ma part dans le ravitaillement ariégeois des hrpistes, cette année, je n'en ai pas fait un seul, heureusement que Cat était là pour tenir notre réputation !

Hervé27 · 28-08-2022 12:07:01

Joy Supertramp a écrit :

#663734
Stéphane_33 a écrit :
#663721Bonjour Laxmimittal,
Sur la carte OSM je vois une cabane appelée Pleta Serrera qui semble correspondre à ta cabane avant le refuge de Sorteny.
Stéphane.
C'est bien elle ! L'eau qui coule au torrent est d'ailleurs vraiment d'une fraicheur folle, je ne sais pas comment c'est possible !
Je rejoins Flo sur Fontargente, c'est très beau, mais il y a parfois un peu de monde. Ceci dit, le site est très grand et il est toujours possible de s'y trouver un coin tranquille ! L'estanyol vaut beaucoup mieux pour un bivouac 3* au calme, mais tu reviendras, et cette fois, on y arrivera peut-être, à se croiser ! En tout cas l'an prochain je prends ma part dans le ravitaillement ariégeois des hrpistes, cette année, je n'en ai pas fait un seul, heureusement que Cat était là pour tenir notre réputation !

Salut Joy

Malgré tous les efforts, cet été tu es restée inaccessible ... mais comment ne pas revenir en Pyrénées ? La prochaine fois, c'est sûr, on y arrivera !

Joy Supertramp · 28-08-2022 14:46:41

Mais oui, mais oui, revenez, moi, je ne bouge pas !

laxmimittal · 28-08-2022 20:50:46

@ Stephane,

merci de ton passage, oui oui c'est celle-là ; je corrige. c'est surement serrera au droit du pic de la serrera.

@ Bombadyl,

Merci de suivre encore, (on est bientôt arrivés).

@ Hervé,

je suis d'accord, Sorteny et une bonne adresse mais il était presque vide. En fait, plus le refuge est plein moins il est bien. finalement les refuges que j'ai préférés, sont ceux qui étaient quasi vides. ce qui est bien normal.

@ joy, on finira par te débusquer t'inquiètes.

allez la suite...

Mardi 12 juillet : refuge Sorteny - Planes (7 heures)

J'ouvre les yeux. voilà. Je suis une vieille dame.

ce matin, j'ai 60 ans.

j'ai gagné le droit au respect sur les chemins.

j'ai gagné le droit d'avancer lentement.

j'ai gagné le droit d'être ridicule avec mon bob rose, mon air maladroit et ma vue basse.

j'ai beaucoup plus de vie derrière et pas tant que ça devant.

comme c'est passé vite.

tant que mes jambes me porteront...

Petit déjeuner copieux et délicieux mais je ne peux pas tout manger, j'en emporte pour le gouter. Le gérant explique que le plus rapide pour rejoindre la HRP est de descendre la piste puis longer la route jusqu'à remonter vers l'Estany primer. on y est en deux ou trois heures.

mais moi, je ne vais pas faire ça.

Déjà, je ne veux pas descendre. Il fait assez chaud comme ça à 2.000 mètres, pas question de lâcher un mètre de plus. Et puis, pour épargner les sentiers battus, je préfère emprunter ceux qui sont moins molestés.

C'est parti. on ne descend pas. on monte. Adelante !!!

Sur un sentier bien tracé, je fais le tour de la Rabasse dans le but de rejoindre le Riu de Rialb. Au replat vers 2.000 m, je m'attarde quelques minutes sur le "mirador" destiné à contempler toute la vallée en bas, avant de redescendre.

Ils ont tout de même le sens du confort ces andorrans.

Déjà les cabanes sont bien mais alors, Mesdames Messieurs, les promontoires en Andorre...

sur l'autre versant, je redescends à la fraiche vers la vallée de Rialb pour remonter ensuite le long sentier qui longe le riu de rialb.

Au loin, on distingue les hauts pics qui me séparent de l'Ariège.

Tant que le matin m'épargne la chaleur, la montée est agréable dans cette large vallée.

Il y a plein de jolis spot de bivouac et des charcoals aménagés pour les picnic. j'imagine bien les familles arriver à 15/20 les we, avec glacières, femmes et enfants pour tout installer sur les tables et préparer le BBQ avec la sauce et le charbon.

Aussitôt qu'on passe au soleil, il fait chaud. rien à faire, il fait chaud. chaud. chaud. déjà chaud. La journée sera chaude, c'est annoncé.

Pas un chat dans le chemin, tant mieux.

Je continue à monter bravement dans le Planells de Rialb en laissant, sur ma droite, le sentier qui monte au port de Siguers pour continuer mon ascension en direction de la porteille de Rialb, car j'ai décidé d'aller examiner de plus prés cette fameuse crête d'Arial qui les titille tous tant.

Après le port de Siguers et le majestueux pic d'Arial, la voici qui se découpe sur le ciel.

Alors, c'est là-haut que mes amis aux pieds ailés sautent de rochers en cailloux.

Je m'arrête un long moment, le nez en l'air, à examiner la muraille qui déchire le ciel. Je les imagine là-haut.

Azerty, Hervé, Bombadyl, Cathy... Fragiles funambules dansant, le pas léger, en équilibre sur leur fil de pierre.

Petit lutins minuscules, montés sur les épaules des géants qui acceptent de les porter quelques instants, ils doivent se sentir là-haut, comme des oiseaux dans le ciel.

peut-être me regardent-ils à cet instant ; minuscule moi aussi, insignifiant point rose sur l'immense tapis vert et jaune de la montagne.

mais parfois les géants se fâchent, ou le ciel, contre ces importuns qui les chatouillent.

Alors c'est la chute et le sentiment immédiat d'une si grande petitesse.

un faux pas,
une vie bascule,
dix vies la suivent.

orage de chagrin, pluie de larmes.

Il faut être prudent.

Justement, on est à présent en plein cagnard et il n'y pas pas un poil d'ombre. je cherche un peu de fraicheur, mais tout est sec alentour. aussi je ne m'attarde pas et reprend mon chemin jusqu'à la porteille qui offre une belle vue sur la vallée.

A regret, je rends à la montagne tout le dénivelé que je lui ai donné ce matin pour aller rejoindre le lac Esbalçat avec l'espoir d'une baignade, mais après avoir traversé le Riu Del Comis, je sens que la machine surchauffe dans la remontée vers le lac.

Je ne transpire plus, je sens que je suis toute rouge et je commence à avoir mal à la tête.

je ne suis peut-être plus très loin du lac mais je ne négocie même pas. Je m'arrête immédiatement au premier pin. je me pose en plein milieux du chemin et j'attends longuement que mon corps redescende en température car je ne veux pas recommence à attraper un coup de chaud comme la première journée sur le Pla Guillem. Je 'ai même pas faim, il fait trop chaud.

Après cette petite alerte, j'arrive au lac d'esbalçat. il est bien joli.

Je me mouille copieusement la tête dans l'eau. ouh qu'elle est fraiche !!!

je pensais m'y baigner et y bivouaquer mais le vent s'est levé et le lac n'est pas très engageant. il n'y a pas un coin d'ombre pour se reposer du soleil et le seul endroit plat est soit au niveau de la dégringolade des pierres, soit en plein vent au niveau du déversoir.

je ne veux pas bivouaquer sous les pierres si je peux l'éviter.

Quant au déversoir ce n'est guère mieux : si le vent descend, je vais ramasser toute l'eau du lac que le vent va ramener sur la tente ; si le vent monte, je serai dérangée toute la nuit par les bourrasques.

Tous les soirs depuis mon départ, le vent se couche avec la nuit, mais chaque soir, je ne compte pas dessus et me cherche un coin abrité.

bon, tant pis pour l'esbalçat.

Je me rafraichis bien et je continue sur le sentier à flan qui surplombe la vallée en direction de l'estany primer avec l'espoir de m'arrêter un peu plus loin sur une zone de replat appelée les planes que j'ai repérée sur la carte.

elle est parfaite.

j'ai
du plat
de l'eau
de l'ombre
toute la vallée
pour moi toute seule.

bon anniversaire laxmi !

lessive
déjeuner
toilette
sieste
crapahute
silence
montage de ma tente adorée
douce soirée dans le crépuscule
nouilles succulentes
et ... pour mon anniv
un suprême d'écrabouillis de gâteau du petit dej de ce matin.

Je passe une bonne nuit, pleine de rêves et d'étoiles. Il y avait des bouses partout alors j'ai flanqué des branchages tout autour de ma tente pour empêcher les vaches de l'approcher mais je n'ai pas eu la visite des animaux. C'est fous le nombre d'arbres arrachés que j'ai croisés. ça a du bien tabasser cet hiver.

Quant aux moustiques, ces féroces prédateurs de l'homme, il y en a plein cette année avec cette chaleur, mais avec une tente double toit... les moustiques restent dehors.

demain matin, il faudra que je me décide :

Etang Fourcat ou Arcalis ...

Dernière modification par laxmimittal (29-08-2022 10:18:20)

azerty · 28-08-2022 21:00:02

Bon anniversaire jeune fille

Ruz boutou · 28-08-2022 21:06:07

Les années "sex" sont, parait-il, pleines de surprises.
Happy bithday !

Prkl · 28-08-2022 21:30:33

Joyeux anniversaire !

bernard_lyon · 28-08-2022 22:07:53

Ruz boutou a écrit :

#663841Les années "sex" sont, parait-il, pleines de surprises.
Happy bithday !

Ben oui, j'en ai déjà quatre pour ma part (d'années, les surprises on ne compte pas)…

Bon anniversaire Laxmi

Bombadyl · 28-08-2022 22:53:50

Un bien bel anniversaire en montagne !

Tu m'étonnes qu'il faisait chaud avec 60 bougies qui dansaient autour de toi toute la journée

laxmimittal a écrit :

#663837Et puis, pour épargner les sentiers battus, je préfère emprunter ceux qui sont moins molestés.

Je suis fan

laxmimittal a écrit :

#663837Azerty, Hervé, Bombadyl, Cathy... Fragiles funambules, en équilibre sur leur fil de pierre. Dansant, le pas léger.

C'est bien dit... Mais personnellement je n'ai pas eu besoin de danser la haut car la pluie que tu as eu la veille était bien visible et je ne voulais pas l'attirer d'avantage...
Et en ce qui concerne la légèreté : j'ai appris que pour descendre de la crête dans le couloir d'éboulis croulant il valait mieux avoir le pas lourd pour planter les talons que le pas léger qui roule avec les cailloux

laxmimittal · 29-08-2022 21:13:42

Merci de votre passage,

@ Bombadyl, aaahhh c'est ça que j'ai eu si chaud. j'aurais dû les souffler tout de suite

@ Bernard-Lyon, Il me reste environ 15 ans de bon avant les emm..., pas une minute à perdre

@ Prkl, merci de ton passage

@ Azerty, merci jeune homme

@ Ruz, j'ai déjà largement commencé avant afin que la valeur n'attende pas le nombre de années. Et comme chacun le sait, c'est dans les vielles outres qu'on fait le meilleur vin

Allez, la suite...

mercredi 13 juillet : Planes - Vallée de Soulcem (7 heures)

Après une excellente nuit et un bon petit déjeuner devant le panorama, je décolle vers 8 heures sans avoir décidé encore si je monte vers le port de l'Abeille en direction de l'Etang Fourcat ou si je me dirige vers le port de Rat en passant par Arcalis pour rejoindre la vallée de Soulcem.

difficile de trancher.

L'étang fourcat c'est l'Ariège. De gros blocs, des chemins sauvages, une beauté un peu aventureuse, mais ... du cagnard sur la tête. je me sens capable d'affronter les blocs après presque deux semaines de marche, mais je ne me sens toujours pas capable de supporter le cagnard. De là où je démarre et à la vitesse à laquelle je marche, je serai dans les blocs à 15 h, c'est sûr... En pleine chaleur...

Au téléphone, le gardien du refuge m'avait suggéré de passer par le col de Tristagne qu'il a cairné lui-même et qui - me dit-il - est plus direct pour arriver. Mais au refuge de Sorteny, Philippe m'a dit qu'il avait fait ce chemin et qu'il avait été bien content de l'avoir fait à la montée et pas à la descente. Le lendemain, les agents du parc naturel d'Andorre aussi m'ont vigoureusement déconseillée de passer par là ; la descente est très raide et beaucoup de gens tombent. exit le port de Tristagne.

Arcalis, c'est du ravito, c'est plus facile, mais... c'est du monde, du bruit et c'est moche. je pensais éviter la montée dans la moche station en prenant le télésiège mais je le vois qui est arrêté.

Je continue mon chemin à flan de montagne, toute seule, pensive. A l'approche de la montée vers l'estany primer, je ne suis toujours pas décidée.

Depuis 10 minutes, j'ai bien croisés 5 HRPistes qui marchent comme des automates vers le port de l'Abeille sans lever le nez de leur téléphone et je n'ai pas très envie de rajouter mon pas à ce train de wagonnets.

Mais en même temps... Arcalis... ooohhh mais voilà que le télésiège bouge !!!!

Avec ma vue de taupe, je n'avais pas vu que le télésiège fonctionnait parfaitement et à présent que je me rapproche, je distingue bien le mouvement des rotations.

Va pour la facilité, le sandwich au bistro, le coca con hielo, les zigzags entre les familles dans la queue du télésiège.

Je ne vais pas monter à pied au Port de Rat dans les moches lacets de la station, je vais directement monter au port de Caraussans par le télésiège et attraper le sentier qui descend dans la vallée de Soulcem et qui a l'air très beau, même s'il me semble un peu raide dans les derniers 300 m.

Je m'installe au resto et, comme toute l'équipe vient de Mendoza (Argentine), je me transporte instantanément loin, bien loin de l'Andorre, dans le monde parallèle et secret des immigrés.

Je commence la discute avec les serveuses, ça s'élargit avec les plongeurs, et les cuisiniers sur les charmes de Mendoza et sur comment c'est devenu depuis 35 ans que j'y ai mis les pieds et qu'on n'y voyait guère de françaises. Et est-ce que la statut du Gal San Martin (el liberador) qui orne la Plaça Mayor est toujours là ? pas du tout, elle a été volée pour en récupérer le cuivre ou le plomb...

Ils/Elles racontent les enfants restés là-bas et les cousins/cousines/soeurs/frères introduits saison après saison, dans ce petit bout d'Argentine. Toute la station Arcalis fonctionne grâce au petit monde souterrain des mendozans.

J'ai droit à un burger qui fait deux fois la taille réglementaire. Comment je vais emporter tout ça moi, sans tout faire couler partout ? Pas de problème, je me prends encore 300 g de plastiques, papiers, mouchoirs, sacs pour bien empaqueter mon déjeuner bien chaud pour midi.

c'est vrai qu'un bon repas chaud.. hein... par 30° ... vivement le télésiège qu'on s'élève.

après 13 jours à monter toutes les pentes à la seule force des poignets de mes jambes, je peux dire que le télésiège, c'est vachement jouissif. Je monte et les autres deviennent rapidement tous petits en bas. Et en plus, pour la première fois, je suis la plus rapide !!!

je prends bien le temps d'admirer la beauté du cirque d'Arcalis. Comme toutes les stations de ski, Arcalis serait vraiment magnifique si ce n'était pas une station de ski.

En haut, j'en prends plein les yeux malgré le monde car je suis accueillie par toute la Sky Line Ariégeoise.

c'est su - per - bo.

j'en profite à fond.

Le Montcalm, spectaculaire masse rocheuse, nous offre encore quelques arpents de neige pour nous reposer enfin les yeux de tant de pierres.

après ce moment de dégustation occulaire, il est temps de se mettre en route et de fuir la foule.

Mission accomplie en 3 minutes.
Comme souvent, en deux pas, il n'y a plus personne.

Il m'a fallu attendre (enfin ?) ce retour en Ariège, pour vivre ma plus belle journée de rando de la quinzaine. Seule, sans un bruit, je déambule dans un sentier magnifique, qui m'offre sous un ciel immaculé, un sublime panorama sur tout le massif du Montcalm.

A chaque étage, la lumière invente sur les roches, de nouvelle nuances. Peut-on dire d'une montagne qu'elle chatoie ?

Sous mes pas, je retrouve enfin des sensations que j'aime.

Ce n'est pas un sentier si difficile. La descente est encore douce dans les gispet.

Le chemin est évident sous la semelle, non pas parce qu'il est balisé tous les 4 mètres mais parce qu'il est formé par le pas naturel de l'homme, visant à toujours économiser l'effort du marcheur.

En même temps il faut regarder ou on met les pieds, ce qui implique la lenteur dans la marche et même les arrêts fréquents car il y aussi beaucoup à regarder tout autour, tant tout est beau dans cette lumière éclatante.

sur un replat, je contourne une toute petite cabane de berger. Le sentier est un sentier de travail, il est parcouru par des gens qui vont quelque part, avec quelque chose à porter à quelqu'un, et pas uniquement par les touristes et les traileurs. ça change tout.

je mets mon pas dans le pas du berger. le sentier parle de lui. je l'imagine calme et pas très grand. J'apprendrai le lendemain que le berger est une bergère. je ne suis pas étonnée.

avant d'attaquer le premier ressaut ou la pente se fait plus raide, je me repose à l'ombre d'un bloc. je n'ai aucune raison de me précipiter. il n'y a plus que 300 mètres à descendre avant d'arriver dans la vallée de Soulcem. Je vois bien que c'est un peu raide alors je mange et me repose mais je ne dépiaute pas mon burgers car je suis bonne pour ne pas savoir le remballer.

et puis je m'engage dans le ressaut.

O l'escarpu !!!

ça me prends bien du temps, pour descendre les 300 ou 400 mètres qui me restent
je fais de tous petite pas
le corps bien droit comme Sonic me l'a appris.
"redresse toi bon sang !!!"
sans me presser
sans m'inquiéter
bien prudemment pour ne pas me flanquer par terre
ne pas me laisser déséquilibrer par mon sac
ne pas glisser sur les cailloux rond,
ne pas me déconcentrer

ce n'est pas si difficile car le chemin est remarquablement lisible

mais tout de même, c'est escarpé !!!

chaque mètre gagné sur l'altitude se transforme en degré de fraîcheur perdu.
il fait chaud, la rivière qui coule en bas dans la vallée sera bienvenue.

Enfin, me voici dans la vallée de Soulcem et c'est un nouvel enchantement.

D'énormes blocs immobiles témoignent d'un temps ou les forces du glacier emportaient tout sur leur passage. je suis éblouie et... à présent que la descente est achevée... j'ai faim... et soif .... Il est 16 heures.

De toutes façons, c'est trop beau pour décoller d'ici.
Rien ne peut être plus beau ailleurs.
Je suis heureuse d'y avoir fixé le point d'arrivée de ma quinzaine.

je me lave
je me change
je fais la lessive
j'étends la lessive
Je filtre 3 litres pour boire tout mon saoul
j'avise un bloc de pierre grand comme un immeuble qui offre une ombre bienfaisante
et je m'installe pour mon burger party devant le panorama de la haute vallée de Soulcem
avec au fond le soleil
et partout les pics Ariégeois multicolores.

Mmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm

rien qu'à l'écrire j'ai encore le goût de ce régal. de cette beauté. de ce bonheur.

Longue sieste pour se rafraichir et digérer mon pantagruélique déjeuner.

Puis j'entreprends de visiter les magnifiques Orris qui témoignent de l'occupation de cette vallée depuis le Néolithique (c'est écrit sur les écriteaux).

impressionnant.

Dernière modification par laxmimittal (05-02-2023 19:33:12)

Joy Supertramp · 29-08-2022 23:12:43

Chuuuuuuuuut ... Sinon tout le monde va vouloir venir, et nous on devra courir partout pour monter des ravitos !

patou · 30-08-2022 07:23:29

Que c'est bien écrit. Je suis fan !

bernard_lyon · 30-08-2022 09:02:58

Mmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm…
C'est un régal

Le forum de la randonnée légère ou ultra-légère !

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