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#76 23-11-2013 23:21:57

florencia
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Lieu : 71
Inscription : 11-11-2011

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Merci de raviver une petite tranche de vie de 4 semaines au sein d’une communauté Mapuche, du côté Argentin pour ma part, près de Neuquen. Ils venaient juste de récupérer quelques hectares de leur terre, après plusieurs semaines d’occupation illégale, encerclés par l’armée, en 1992...
Malgré cette petite victoire, leur situation et la discrimination, d’un côté ou de l’autre de la frontière, ne se sont pas améliorées:
http://www.mapuche-nation.org/francais/ … ntine.html

Bonne continuation, Kam, dans ta balade andine, et garde ce ton critique qui sonne juste  smile

Flo


Réalisations DIY
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"Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine… Elle est mortelle !" -Paulo Coelho.

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#77 24-11-2013 01:03:08

Kam
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Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Merci!

Je ne peux pas copier le lien, mais  je conseille vivement d'aller sur la page d'accueil du site que tu cites (sic) et de cliquer sur le lien 'royaume'. Une petite recherche ensuite sur les differents monarques offrira une page d'histoire meconnue et tres surprenante. Oui... le premier roi de Patagonie mapuche etait francais.

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#78 24-11-2013 08:26:50

florencia
Membre
Lieu : 71
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Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

L'histoire du "Royaume d'Araucanie et de Patagonie" smile

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http://www.mapuche-nation.org/francais/ … cueil.html

Flo


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#79 24-11-2013 09:43:37

Magne2
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Lieu : Vitry sur Seine
Inscription : 23-09-2013
Site Web

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

c'est un peu HS

mais

une biographie romancé d'Orélie Antoine de Toumens à été écrite par Jean Raspail  il y a fort longtemps  du meme auteur je conseille la lecture de qui se souvient des hommes sur les Kaweskars tribu des canaux de Patagonie vivant à l'origine quasiment toujours sur l'eau un seul ethnologue  à pu un peu vivre avec eux leur vie traditionnelle à la fin des années 40  depuis  ils n'existent plus ...........

fin du HS

Dernière modification par Magne2 (24-11-2013 09:46:13)


kalo taxidi alias bon voyage en Grec bien sur

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#80 07-12-2013 16:27:24

Kam
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Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Valdivia (bis)

C'est mon anniversaire demain. C'est sans doute pour cela que j'ai un coup de blues. L'envie de rentrer ne m'effleure pas une seconde, mais j'ai envie d'etre seul. Je viens d'arriver a Valdivia. Je trouve une hospedaje geniale, avec une super ambiance, pleine d'etudiants des quatres coins de l'Amerique Latine. Je la deteste. Je veux juste etre tranquille. Et puis Valdivia me gonfle aussi. Les gens sont super ouverts, il y a des artistes de rue, des punks qui font la manche, des bars branches... J'ai envie de partir en courrant. J'ai assez donne, niveau villes, en France comme a l'etranger. Je suis devenu un bourru des Alpes, a defaut d'etre un cretin.

Le seul truc qui me remonte un peu le moral, c'est quand je vais faire un tour au marche aux poissons. Des otaries ont flaire le bon plan, et squattent la en se nourrissant des restes des pecheurs. C'est la fin de journee, elles se font dorer la pillule sur une petite plateforme en bois. Je suis assis sur le rivage, a un metre de celle-ci. Je passe une heure a regarder une femelle chetive - comparee aux mastodontes gaves de  poisson qui l'entourent - qui, visiblement en mal d'amour, va se frotter a tous les gros males. Ils la rejettent tous d'un grognement, avant de s'affaler a nouveau de tout leur poids. Il faut croire qu'il y a des jours ou je prefere les betes aux hommes...

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Vous me demandiez ce que je bouffais...

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Je me barre de l'hospedaje le lendemain, et je prends une chambre dans un vrai hotel - le premier depuis la Terre de Feu. Ce que c'est loin... 35000 pesos la nuit. Plus cher que les services d'une fille de joie a la campagne. Mais j'ai une salle de bain privee. Je vais au supermarche et je reviens avec ce que j'ai trouve qui se rapprochait le plus du champagne au niveau des cepages, et quelques bieres. Je fais ma lessive a fond, jusqu'a avoir un debut de crampe aux avant-bras - c'est fou toute la terre qui peut s'accumuler dans un futal. Et puis je me prends une cuite, en regardant d'un oeil distrait les conneries a la tele. Joyeux anniversaire!

Je n'ai pas envie de marcher le lendemain. Pas du tout. Je decide de me barrer a Niebla, un petit bled a quinze bornes de la sur la cote. Je suis dans le meme cas de figure qu'avant Valdivia ici: une route qui longe la cote, plus rien sur quelques dizaines de kilometres, puis la route qui reprend a nouveau. Mais des panneaux indiquent un parc entre les deux. Je tente ma chance. Et puis la cote est magnifique, j'en prends plein les yeux...

Il y a moins d'elevage ici, et par consequent moins de barbeles. De fait, je crois que c'est la premiere fois que je marche aussi longtemps sans avoir de clotures d'un cote de la piste. Je suis content d'etre la. Content d'etre sur la cote. Content de n'avoir pas ecoute tous ceux qui me disaient de rester du cote des Andes. La plupart des gens ne se rendent pas compte de ce que c'est que de marcher au long cours, du coup, ils te donnent des coneils a la con. Il y a peut-etre des parcs magnifiques dans les Andes, mais avaler du goudron pendant une semaine pour marcher trois jours dans un parc genial... je passe mon tour. Sur la cote, j'ai aussi des paysages splendides, mais j'ai en plus de la piste en ligne droite jusqu'a Concepcion - enfin... en ligne droite... apres ce dernier passage galere en tous cas. Entre les deux, je n'ai pas hesite une seconde. Le seul a m'avoir conseille la cote, c'etait Nico. Je crois que c'est celui qui avait le mieux compris mon trip, c'est donc lui que j'ai ecoute, et non la ligue des partisans des Andes (et puis il faut dire que c'etait mon plan a la base...). Je ne le regrete pas une seconde.

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J'arrive au parc a la fin du deuxieme jour. C'est... mignon. Tres ammenage, mais mignon. Une piste le traverse, d'ou partent plusieurs petits sentiers. On est en pleine foret humide. La vegetation est incroyable. La nature reprend vite ses droits ici, et les sentiers ne sont souvent faits que de petits ponts en bois. Je deroule mon sursac sur les hauteurs, au pied d'une tyrolienne. Elle est belle la vie, j'vous l'dit!

Je lis un peu le soir. Into the Woods, que ca s'appelle. Le recit d'un type parti faire l'Appalachian Trail. Il venait de croiser une celebrite du sentier: Chicken John. Chicken John, c'est le type avec le sens de l'orientation le plus pourri qui soit. Ca faisait des mois et des mois qu'il etait parti, et il n'avait reussi qu'a faire une petite partie du chemin. Il lui arrivait de se perdre plusieurs jours dans les bois. Je ne savais pas encore a quel point cette histoire etait prophetique...

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Ce qui suit est la transcription plus ou moins fidele des notes enregistrees sur mon dictaphone. Le ton de ma voix etait surprenament calme, meme si certains enregistrements laissaient transparaitre une profonde fatigue, y compris nerveuse.

Il est tres difficile de racconter ce genre d'aventures sans exagerer ni sous-estimer ce qui s'est passe. Cette retranscription, toute subjective qu'elle soit, est ce que j'ai trouve de mieux. Elle ne relate que mon ressenti sur l'instant, pas forcement la realite objective.

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8:00 Je suis reparti depuis une petite demi-heure. J'ai passe une nuit moyenne. Etais-ce parce que je m'etais dit qu'il y avait des pumas autour? Je me suis mis au Coca du coup pour carburer. Je continue sur la piste qui fait le tour du parc. Je viens de passer un panneau indiquant "no passar". C'est la que se dirigent les traces de pneu. C'est la bonne direction, mais ce panneau n'est pas un bon presage. Je vais voir si je peux continuer par-la.

8:30 La piste va vers l'Est, ce qui n'est pas une bonne nouvelle. J'ai passe la limite officielle du parc. Je vois une ville au loin, ce doit etre Valdivia. Ca voudrait dire que je ne suis pas dans la bonne direction. Je dois aller vers le Nord. Est-ce que je vais pouvoir rejoindre une autre route? Je commence a avoir des doutes. Si ce n'est pas le cas, j'aurai perdu deux jours de marche... Et pourtant, je ne le regrette pas. La route jusqu'a present etait magnifique.

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9:00 Toujours sur la piste. Je croise des troncs debites, les bois sont exploites par les forestiers. La piste va maintenant vers le Sud. Pile dans la mauvaise direction.

9:15 Il vient de m'arriver un truc qui ne m'etait pas arrive depuis longtemps: j'ai completement perdu le Nord. La route vient de bifurquer. Elle partait plein Nord, j'etais persuade qu'elle partait plein Sud. Ca serait tres genant si je faisais du hors sentier, mais la je n'ai qu'a suivre la piste.

10:30 Je viens d'arriver a un fleuve aux allures de lacs. Il y avait quelques types qui retappaient une barraque. J'ai ete les voir pour leur demader si la route continuait, ils me font "vas-y, continue par la". Ok, je continue par la, sur un petit chemin en graviers. Je me suis retrouve sur un ponton, au bord de l'eau, sans pouvoir continuer. Un panneau donne comme consigne de bien se souvenir de son horraire de retour. Ca va bien m'aider, ca. Je fais comment sans bateau reserve maintenant? Je pars a la nage? Plus qu'a attendre qu'un truc vienne me chercher, mais je peux attendre longtemps, ou faire demi-tour et partir en hors-sentier.

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10:35 J'ai ete voir s'il n'y avait pas des sentiers sur les cotes. J'en ai trouve un qui s'est fini en cul-de-sac. Un panneau indiquait 9 Km jusqu'au parc. Plus la traversee de ce dernier. Plus le retour jusqu'au dernier bled. Et puis je ne sais meme pas exactement ou je suis. C'est la premier fois de ma vie qu'un GPS me serait vraiment utile, histoire au moins de pouvoir me situer. A force de suivre des pistes qui ne sont pas sur les cartes, je ne sais plus ou je suis. Et puis je perds le Nord. Je vais ou? Mon instinct me dit d'aller a droite, je dois aller a gauche...

10:40 Je suis un petit sentier, meme s'il y a toutes les chances pour qu'il se termine en cul-de-sac. Il finit par rejoindre la route.

12:10 Je pars sur un chemin que je ne suis pas sur de retrouver. Je sais pourtant que la premiere regle est de ne pas s'engager sur un sentier que l'on ne pourra pas retrouver si l'on doit rebrousser chemin... Je le fais quand meme.

Piste cree par un animal. Gueule lacerre par les ronces. J'arrive sur un terrain marecageux. Je dois rebrousser chemin. La seule option est de remonter par les collines.

Je commence a laisser des marques en forme de croix avec des batons pour retrouver le chemin en sens inverse.

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Nouvelle zone marecageuse. Je dois faire demi-tour. Je vais essayer de retrouver le sentier par lequel d'arrive, puis reprendre la route vers le parc. Je viens de perdre plus d'une heure.

Je retrouve plus ou moins le chemin par lequel je suis venu grace aux marques. J'espere bientot retrouver le sentier.

Je n'ai pas suivi les marques. Je pensais avoir retrouve le sentier. J'avais tort. Je viens de voir une toile d'araignee qui brillait au soleil. Je n'ai pas pu passer par la sinon je l'aurais explosee en passant. Je viens de trouver un vieux gant de bucheron par terre. Cela fait peut-etre 30 ans qu'il est la, mais c'est peut-etre un indice comme quoi je suis sur la bonne direction.

Je croise une araignee mastoc. De la famille des veuves noires. Je continue toujours. Ca ressemble plus ou moins a une piste. Je dois parfois ramper sous les arbres pour passer.

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Un petit bout de plastique est accroche a un arbre, avec le nom de la societe qui exploite le truc. "SOTRACAM LTDA". Je vais faire une pause. Je transpire.

La vegetation est de plus en plus dense. C'est de plus difficile d'avancer. Je dois re brousser chemin. Pourtant, je suis sur que la route est de l'autre cote. Enfin je crois... Je me plante peut-etre completement.

Je suis vraiment perdu. Il faut que je redescende et que je reparte de l'endroit ou j'ai laisse des marques.

Je pourrais etre absolument n'importe ou. Je suis completement perdu.

13:49 J'entends de la flotte en-dessous. Je vais aller voir. Je pourrai peut-etre voir les environs si c'est degage.

Je suis a la source. Que dalle. Il n'y a rien.

13:55 J'ai essaye de suivre la source, je ne peux pas. La vegetation est trop dense. Il est temps de faire le point. Je suis en situation de survie. Donc on va agir en consequence. Je dois me rendre a l'evidence. Mon but n'est plus de trouver une sente vers le Nord. C'est de m'en sortir avec le moins de casse possible. Le point positif, c'est que j'ai de la bouffe, il y a de la flotte, et j'ai de quoi bivouaquer. J'ai donc la chose la plus precieuse pour moi: du temps. Maintenant aussi, je suis dans une foret immense et impenetrable, seul, complement perdu, et je dois trouver la sortie. Il n'est plus question d'essayer de couper a travers bois. Je dois retrouver l'endroit ou j'ai laisse un balisage.

14:21 Je voulais redescendre et tout repartir a zero. Il y avait une butte. Je voulais aller en haut pour avoir un point de vue et parce que c'est un peu degage, je suis tombe sur du crottin de cheval seche. Espoir?

Je me suis trop avance. Je vais faire demi-tour. Il y avait deux arbres couches que je pensais avoir deja vu.

C'est toujours la merde. Je vais chager de strategie. Je vais aller a l'azimut. Je vais aller plein Est. La route devrait etre par-la. Mais mon sens de l'orientation est en berne aujourd'hui. Je ne peux plus m'y fier.

15:13 Je suis hors sentier. J'entends de la flotte plus loin.

15:26 Je ne peux pas descendre jusqu'a la riviere. C'est complement bouche. Je vais essayer de remonter et de la contourner pas le haut. Meme la montee va etre hardcore.

15:37 Partir a l'azimut, sur des collines, avec une vegetation aussi dense, ca ne marche pas. Je vais essayer de contourner la colline. Je vais bouffer, sinon je vais tomber. Je suis couvert d'egratignures.

15:49 Je retrouve un bout de plastique avec le nom de la compagnie qui exploite ces bois acroche a un arbre. Il peut etre la depuis 20 ans, mais ca veut dire qu'un jour des gens sont venus ici. Est-ce qu'il ne pourrait pas rester un sentier quelque part?

J'ai des epines et des brindilles jusque dans le calbut. Il vaut vraiment que je sorte d'ici. J'ai de la bouffe pour tenir, ce n'est pas le probleme, mais il faut que je m'en sorte. Si je ne reagis pas, dans une semaine je peux encore etre la...

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15:55 Je suis au sommet de la colline. La foret est beaucoup plus degagee. Je vais plein nord. Je rejoins un truc qui pourrait etre un sentier.

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Je suis tombe sur une petite liane - elle etait tellement dure et rigide que j'ai du verifier que ce n'etait pas un fil de fer plastifie. Je vois un tres vieux marquage rouge sur deux arbres.

Il me reste trois clopes. La progression est super crevante. J'ai fini mon Coca, il me reste un litre de flotte. J'ai laisse la bouteille de Coca accrochee a une branche pour me faire un repere si je repasse par la.

16:36 Je suis passe sur l'autre flanc de la colline, en direction ouest.

16:45 Je suis redescendu. Le terrain est super raide et casse-gueule. Je suis sur un lit d'aiguilles de pin et la terre en-dessous ne tient pas. Ca va etre infernal si je dois remonter. Mon pari est que je pourrai passer en bas et qu'il y a quelque chose entre les deux collines. S'il n'y a rien, je serai dans la mierda, mais en meme temps j'y suis deja...

16:50 C'est bouche, il faut que je remonte.

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17:02 La montee est hardcore, casse-gueule. Au moins je peux m'accrocher aux lianes, mais c'est violent.

17:28 Je n'arrive pas a remonter tout en haut. Fait chier... Demain, il faut que je me leve avec un plan... Je vais redescendre direction sud-est. Ca me fait revenir sur mes pas. Ce n'est pas forcement une mauvaise chose, mais si je change d'idee en permanence, je ne vais jamais m'en sortir...

17:41 J'ai une vue un peu degagee sur les hauteurs. Pas de route sur les collines d'en face.

17:43 Le rio est en face. Direction plein sud. Pas extremement loin, mais quand tu as toutes ces putain de forets a traverser, ca fait tres long. Mais si j'y arrive je ne serai plus perdu. Il y a un passage entre deux collines qui pourrait y mener. Je suis creve. Je vais continuer un quart d'heure et je vais m'arreter. Il me faut une bonne nuit de sommeil, que je reparte avec les idees claires demain. Aujourd'hui, j'ai fait n'importe quoi.

Il y a de la flotte derriere. Il faut que j'aille voir. Ca va etre chaud de passer. Des qu'il y a un ruisseau, il y a une mega vegetation autour - plein d'arbustes que tu ne peux pas passer. Plusieurs etages, parfois.

17:56 C'est un tout petit ruisseau. J'ai repris de la flotte, c'est deja ca. Je vais juste jeter un coup d'oeil plus haut voir s'il n'y a pas un point de vue, et je le suis en direction du rio.

18:04 Je suis encore completement desoriente. J'etais persuade que le rio etait a droite, ma boussole, que j'ai maintenant en permanence a la main, me dit qu'il est a gauche. Je ne peux plus me faire confiance. Je suis fatigue...

18:16 Le ruisseau se transforme en petite cascade. Je peux descendre, mais si je le fais, je ne pense pas pouvoir remonter. C'est quitte ou double. Je suis creve. Je ne sais pas si je fais le bon choix. Je ne sais meme plus si aller au rio est une bonne idee - ce sera completement marecageux une fois la-bas. Je suis complement creve et a bout nerveusement. Je vais remettre cette decision a demain. Je vais encore faire une connerie sinon. Je vais poser le sursac ici, et repartir a la premiere heure demain. Il faut que j'arrete. Les conneries surtout. Et que je m'en sorte demain.

8:15 Je viens de me lever. J'ai feignante un peu. J'avais besoin de recuperer. Je vais repartir en direction du rio. Il n'y a que cela a faire de toutes facons.

8:54 Passage un peu degage. La foret etait tellement dense que je ne m'etais pas rendu compte qu'il pleuvait. Mais je suis limite completement bloque. Je vais continuer d'essayer a descendre, mais ca devient quasiment impossible.

9:42 Je suis remonte un peu sur les hauteurs - impossible de suivre le ruisseau. La ca n'est pas facile non plus mais ca devrait se degager plus haut. Toujours direction sud.

10:07 Premiere pause, je viens de bouffer un peu. Le manque de clopes se fait cruellement sentir.

10:21 Je suis en train de monter sur la colline, toujours en essayant de rejoindre le lac. J'en peux plus. Physiquement, je n'en peux plus, je suis creve. J'ai envie d'abandonner, de rester la, de m'allonger, de me dire que c'est fini... Mais je ne vais pas le faire. Pas encore.

10:30 Je suis arrive en haut de la butte. Le rio devrait etre plus loin mais je ne vois rien a cause de la brume.

10:50 Je suis redescendu plein sud. Descente sans soucis mais ca commence deja a devenir plus touffu avec les fougeres, et ca va devenir de pire en pire.

11:13 Je suis redescendu jusqu'au ruisseau. Il y a moins de vegetation mais les bords deviennent marrecageux. On s'enfonce sans arret.

11:18 Je suis sauve. Putain... Il flotte bien, j'ai trois kilos de boue dans chaque chaussure, des ecardes plein les mains... J'ai suivi le rio, j'ai vu une toute petite sente qui remontait, et je suis retombe sur le chemin forrestier de traverse que j'avais pris hier. Putain... Raah putain... Je ne suis pas mort. Je dois avoir quatre heures de marche jusqu'au dernier bled que j'ai passe, et puis je prend le bus, direction... direction je m'en fous. Je m'en bats les couilles. Je suis sauve. Elle est belle, la vie!

13:05 J'approche du parc. Je ne suis pas rendu, encore. Mais je suis bien. C'est bizare, j'ai l'impression d'etre sorti grandi de cette aventure. J'etais seul, plonge dans un environnement que je ne connaissais pas, la foret humide, et j'ai enormement appris. Je suis preque devenu un homme de la jungle. Marcher sur cette piste, la, me semble completement decale. Tout est ouvert... J'ai encore les reflexes que j'ai acquis en 24 heures de grosse galere. J'ai appris a voir et comprendre le terrain, a reperer par ou je pouvais passer en force et par ou ca ne passait pas du tout, a reperer les lianes ou les arbres auxquels je pouvais m'accrocher, et ceux qui lachaient a la premiere occasion. J'ai appris a lire ce terrain... Je suis content en un sens. Mais je me pose aussi plein de questions... Qu'est-ce qui fait que tu puisses perdre ton sens de l'orientation un jour, comme ca? Quel mecanisme fait que tu fais les mauvais choix, tout en sachant tres bien qu'ils sont mauvais? Bref, qu'est-ce qui a fait que je me suis retrouve dans cette situation?

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J'arrive couvert de boue a Valdivia. J'ai chope un bus a Curiñanco, histoire de ne pas tout refaire a pied. Je me prends une chambre dans une hospedaje miteuse pres de la gare routiere. Je m'effrondre sous la douche... Il n'y a plus qu'a repartir, maintenant... Je rejoins la cote a Mehuin. Et puis je trace, entre plages et pres verdoyants...

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Dernière modification par Kam (07-12-2013 17:20:10)

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#81 07-12-2013 16:33:52

Kam
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Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Concepcion

J'arrive a Tolten vers six heures. Encore une ville crade ou il n'y a rien. Il y a un hotel dans ce qui doit etre le centre. Je prends une chambre. Comme d'hab, on me file la plus pourrie. Je dois avoir la tete a ca. Je m'en fous en fait. La porte ne ferme meme pas. Comme si j'avais un truc a voler de toutes facons... Les seuls trucs de valeur sont dans mes poches, et mon equipement de rando ne ressemble a rien... Je suis sur que les gens qui me voient sous mon tarp me prennent pour un clodo.

On est samedi soir. Je sors grailler, mais tous les restos sont fermes. Des rades miteux pour se pochtroner, avec la sono poussee a fond qui braille de la dance latino, ca, il y en a. Mais des restos, non. Je passe devant le bouiboui le plus glauque de la ville. 'Restaurant', qu'il y a ecrit sur la porte, avec la liste des plats immondes qu'ils font passer pour de la cuisine. J'entre, trois poivrots sirotant leur pisse d'ane sur des chaises de jardin me toisent. Je vais voir la grosse vache derriere la table qu'elle essaie de faire passer pour un comptoir.

- C'est possible de manger?

Elle m'envoie chier, genre 'je ne comprends pas, tu me fais chier, degage'. Je n'ai peut-etre pas un accent parfait - surtout que la perfection ici serait l'accent impossible des cul-terreux du coin - mais tout le monde me comprend, alors ne me prends pas pour un con, la morue, et puis fais au moins des phrases, tu vois bien que je parle espagnol!

Je tourne les talons.

- Qu'est-ce qu'il croit, le gringo?, qu'elle lache a un des alcolos.

C'est la goutte de fiel qui fait deborder le tonneau. Si il y a bien un truc que je deteste, c'est qu'on me prenne pour un con. Ou en l'occurence que l'on balance sur mon dos alors que je suis la. Et puis par-dessus tout, je deteste le racisme, en France comme a l'etranger. Le rejet ou le mepris de l'autre par ce qu'il n'est pas ne au meme endroit... C'est la quintescence de la connerie humaine.

Je stope net et je me retourne, fixant d'un air mechant son petit regard porcin de megere degoulinante de laideur.

- (en espagnol) Deja, le gringo, il comprend ce que tu dis. Ensuite, le gringo il croit que quand il y a ecrit 'restaurant' sur une porte, c'est qu'il s'agit d'un restaurant. (en francais, plus parce que je ne savais pas le dire en espagnol qu'autre chose) Et puis le gringo il t'emmerde, grognasse! Pauvre conne! Vu ta gueule, tu pourrais au moins etre aimable!

Putain, il faut que je retourne chez les mapuches, au moins eux etaient sympas... Je rentre a l'hotel. Je tappe dans mon sac a provisions pour le repas du soir. Les clebars hurlent a la mort toute la nuit sous ma fenetre. Ville de merde!

J'avais prevu de rejoindre la cote apres Tolten, mais en regardant ma carte, je vois qu'il y a une alternative. Une petite piste semble partir au Nord sur plusieurs dizaines de kilometres. La cote est magnifique, mais si je peux eviter de me tapper du goudron... En fait, je ne sais pas si ma motivation venait de la ou si c'etait juste que je faisais ma feignasse et que je voulais passer par Theodoro Schmidt pour me payer une nouvelle nuit sous un toit.

J'y arrive dans l'apres-midi apres une journee monotone. Je savais que je devrais avaler du bitume avant de rejoindre cette piste a la con, mais ca m'est reste sur l'estomac. C'est marrant comment ma vitesse de progression est directement liee a la beaute des environs... Quand c'est long et chiant comme la, j'enchaine les pauses, et je n'avance pas. Sinon, je trace.

Je pensais me payer une nouvelle nuit a l'hotel a Theodoro Schmidt - je pouvais toujours rever. Un hotel? Dans une ville? Quelle drole d'idee mon bon monsieur! Pourquoi faire? Ouais, T. Schmidt, c'est du Tolten pousse a son paroxisme. Un gros rien qui a son nom en gras sur les cartes. J'en fait trois fois le tour, de ce rien, histoire de bien m'assurer que je n'aurais pas manque quelque chose, mais non. Je n'y ai trouve que le sourrire d'une epiciere toute mignone - fait suffisamment rare pour une chilienne pour qu'il merite d'etre note.

- Bon bah va falloir trouver un coin ou m'installer pour ce soir du coup. Je suis pas rendu...

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Pour une fois, je ne galere pas pour trouver un lieu de bivouac. Il y a des forets exploitees par des bucherons, et pour une fois aussi, pas de barbeles. C'est bonnard. C'est pas vraiment plat, je vais finir par glisser hors de mon tarp dans la nuit, mais c'est bonnard. Ce que ca fait du bien d'avoir un vrai bon endroit ou dormir dehors...

La route le lendemain est a tomber. De la piste en terre, souvent, allant de fermes en fermes a travers les collines. Putain, ce que j'ai eu raison de choisir de passer par la! Le soleil me rape le groin - combien de centimetres de peau ai-je deja arrache de mon pif? -, et meme si c'est juste de la colline, je transpire jusqu'a m'en iriter la raie, mais c'est l'extase. Et puis j'avais bien avance hier, du coup, je vais surement pouvoir rejoindre Carahue aujourd'hui et m'offrir un bon petit resto avant de dormir dans des draps bien propres.

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Carahue. J'y arrive en fin d'apres-midi. Une petite ville sur les hauteurs, en plein coin mapuche. La au moins il y a de la vie! C'est pas du Tolten! Il y a des commerces, des gens dans les rues, de la bonne humeur... Ca remonte vraiment le moral d'etre la. Et puis il y a meme un hotel. Que demande le peuple?

Je repars super tard le lendemain, comme a chaque fois que je dors sous un toit. Je mange tard le soir, comme les chiliens: 8 voire 9 heures. Tu rentres a l'hotel a 10 heures, tu ne vas pas pioncer direct. Du coup, forcement, c'est pas gagne pour le reveil a 7 heures... Et puis ils ne servent pas le petit dej avant 8 heures et demi de toutes facons...

Bref, je repars vers un trou a une vingtaine de bornes, et ensuite, c'est de la piste jusqu'a la cote. Trovolhue, qu'il s'appelle, c'te trou. Je suis de retour chez les cul-terreux. Les mecs me regardent comme un extra-terrestre. Ouais, le cul-terreux, ca se bovinise quand il voit quelqu'un qui n'a pas la meme couleur de peau sur son perron. Ca te regarde, la bouche legerement ouverte, les yeux ecarquilles, mais ca ne parle pas - au mieux, un meuglement... euh... un 'hola' du bout des levres s'echappe quand tu salues le bestiau, mais c'est deja beaucoup en demander.

L'ironie dans tout cela, c'est qu'on est en pleine campagne electorale, et que dans dix jours, mes cul-terreux hebetes vont se rendre aux urnes pour elire celui (ou celle, plus vraisemblablement) qui a la peau la plus blanche. T'as l'impression qu'il faut etre blanc comme un cul pour faire de la politique ici quand tu vois les affiches (ou passer par Photoshop, c'est selon). Je dois accorder une mention speciale a mon favori: Edward Rojo 'le rouge'. Un rouquin, une gueule typique d'irlandais. Tu lui colles un chapeau melon vert et quelques farfadets et on se retrouve en pleine Saint Patrick.

Il y a des affiches electorales un peu partout, meme dans les hameaux, souvent fixees sur une trame en bois et clouees sur des granges ou des arbres. Les gamins s'en donnent a coeur joie. Le grand jeu est de les trouer en lancant des pierres, parfois encourages par les parents. Les slogans sont aussi debiles qu'en France, mais la, j'ai plus de recul. 'Du travail pour tous a Octay!' Ah ouais? T'es chef d'entreprise et tu vas embaucher si tu es elu? Et si tu l'es pas, tu laisses les gens dans la merde? Et puis c'est tres paternisant... On designe les politiques uniquement par leur prenom... Les deux favories sont Michelle et Evelyn - des prenoms de rock stars. Je vous l'annonce d'ailleurs maintenant, c'est Michelle qui va gagner: c'est elle qui a le plus de fric pour la campagne. Les paris sont pris, mais m'est d'avis que c'est deja plie: pas besoin d'aller aux urnes.

Je continue sur mes petites pistes dans les collines. Je me mets a mediter sur les chemins. Non, je ne parle pas de metaphysique, juste des differents types de routes et de pistes. Il n'y a pas assez de mots dans le vocabulaire francais pour les decrire de facon adequate. En francais, une piste est une piste. Sur la route, cela peut etre de la terre battue aussi confortable qu'un massage des pannars, comme cela peut etre un chemin plein de cailloux a moitie enfouis qui te torturent la plante des pieds. Il va falloir que j'invente des mots nouveaux, juste pour pouvoir parler de ce qui prend le plus de place dans ma vie: la route.

J'enquille les bornes en rab en fin d'aprem. C'est toujours la meme rengaine: des fermes partout, de l'elevage, des barbeles. Un type me propose de me prendre en stop a un croisement. Je refuse.

- Tu vas ou.
- Tirua.
- Prends par la, ca redescend sur la cote. Tu pourras faire du stop ou prendre un bus. Il n'y a rien du cote ou tu vas, juste des fermes sur des dizaines de kilometres.
- Oui mais non...

Je lui explique que je marche, il ne comprend rien. Je dois faire semblant de partir sur la route qu'il m'indique pour qu'il me lache. Un peu plus loin, un autre type s'arrete. Je ne comprends rien a ce qu'il me dit. Je ne sais pas s'il veut me prendre en stop ou m'inviter chez lui. Fait chier, faut vraiment que je me replonge dans ma methode Assimil...

Ca m'etonne toujours de voir que tout le monde s'arrete pour me proposer de me prendre passe cinq heures alors qu'ils m'ignorent tous avant. C'est l'heure ou ils se transforment, ou ils s'humanisent, ou ils deviennent charitables... Deja en Terre de Feu, c'etait pareil. Comme si les mecs a dix heures du mat ne realisaient pas que je ne pouvais pas faire cent bornes dans la journee pour rejoindre le prochain bled...

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Bon, c'est pas tout ca, mais il faut quand meme que je trouve un coin ou pioncer cette nuit. Je suis de retour a barbeleland, du coup je ne suis pas rendu... Raz-le-fion. Ca fait presque dix bornes que je cherche un spot, je ne vais pas marcher toute la nuit. Je saute une cloture, et je m'installe dans un bosquet. Ce que je n'avais pas prevu, c'est qu'il y avait un pre a cote, et des vaches...

C'est tranquille en general, une vache, mais au pays, on en a des vicieuses, des qui te chargent quand elles n'aiment pas ta tronche, du coup, je me mefie toujours. La, on donnait plus dans la bonne grosse vache normande que dans la race d'Abondance. Il y en a une qui est venue me voir, le soir. Elle m'a toise quelques minutes, puis elle est repartie en courrant dans l'autre sens, sans oser aller rejoindre ses copines. Il faut que je me rase, ca doit etre ca...

Et puis le probleme des vaches, c'est que ca gueule comme pas permis le soir. Et pareil a l'aube. Pas de grasse mat aujourd'hui du coup. Je repars de tres bonne heure, avec un temps pourri, facon Gorilles dans la Brume. Je ne vois pas a 20 metres. Les pistes sont de plus en plus pourries. Tant mieux, les voitures ne passent meme plus. Je ne croise que quelques paysans transportant du bois sur des charettes tirees par des boeufs. Je finis par rejoindre la cote, bien plus tot que prevu, et pas au bon endroit. Je n'aurais pas du suivre les panneaux, ils m'ont rammene au goudron.

Il y a des traveaux tout du long. Le soleil est maintenant de plomb. Les vapeurs du goudron qu'ils sont en train de couler me tourne la tete. Mon coeur s'accelere. Ca ne va pas. Je suis a la limite de craquer et d'arreter un bus. Je ne le fais pas. Je finis par arriver a Tirua. Toujours pas d'hotel. J'en ai marre. Je viens de passer un apres-midi horrible, je prends le bus jusqu'a Cañete, a 60 bornes de la. Je me prends une chambre. Je suis bien...

Cañete, c'est un gros centre de resistance mapuche. Il y a 400 ans, c'est la que la conquistafiotte, le boucher en chef du Chili, Pedro de Valdivia, s'est fait decapiter apres une bataille perdue contre Caupolican et Lautaro. La gare routiere porte son nom. Je ressens un profond malaise...

Par contre, je n'en ressens aucun par rapport au fait d'avoir pris le bus. C'est meme le contraire. Je ressens du soulagement. Je ne ferai pas tout a pied. Maintenant, quand les gens, incredules, me demanderont si je n'ai jamais pris le bus, je pourrai dire que si. Et d'ailleurs, deux jours plus tard je remets ca jusqu'a Concepcion, histoire d'eviter la quatre voies a pied.

Pour moi, ca ne change rien. Je repartirai a pied de Concepcion. Jusqu'a ce que je craque a nouveau, mais je n'y pense pas. La, j'ai juste zappe quatre jours de marche. Mais aux yeux des autres, j'ai aussi arrache cette etiquette de tare qui faut tout a pied. J'adore...

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Dernière modification par Kam (24-12-2013 18:16:35)

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#82 07-12-2013 20:23:13

Kam
Membre
Inscription : 19-01-2011

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Suite du recit postee.

Dernière modification par Kam (24-12-2013 18:16:14)

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#83 08-12-2013 22:00:44

squeeze
Membre
Inscription : 02-05-2012

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Merci

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#84 08-12-2013 23:17:01

guichen
Membre
Inscription : 05-05-2013

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Feliz cumpleanos...KAM...

C'est toi qui nous régale avec tes aventures... smile

Un poquito regalo de Bretana...Rasta Bigoud

Hasta luego.

Dernière modification par guichen (08-12-2013 23:17:26)

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#85 09-12-2013 08:45:52

snop
Marcheur vertébré invétéré
Lieu : LA YAUTE
Inscription : 06-06-2007

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Kam a écrit :

On est samedi soir. Je sors grailler, mais tous les restos sont fermes. Des rades miteux pour se pochtroner, avec la sono poussee a fond qui braille de la dance latino, ca, il y en a. Mais des restos, non. Je passe devant le bouiboui le plus glauque de la ville. 'Restaurant', qu'il y a ecrit sur la porte, avec la liste des plats immondes qu'ils font passer pour de la cuisine. J'entre, trois poivrots sirotant leur pisse d'ane sur des chaises de jardin me toisent. Je vais voir la grosse vache derriere la table qu'elle essaie de faire passer pour un comptoir.

- C'est possible de manger?

Elle m'envoie chier, genre 'je ne comprends pas, tu me fais chier, degage'. Je n'ai peut-etre pas un accent parfait - surtout que la perfection ici serait l'accent impossible des cul-terreux du coin - mais tout le monde me comprend, alors ne me prends pas pour un con, la morue, et puis fais au moins des phrases, tu vois bien que je parle espagnol!

Je tourne les talons.

- Qu'est-ce qu'il croit, le gringo?, qu'elle lache a un des alcolos.

C'est la goutte de fiel qui fait deborder le tonneau. Si il y a bien un truc que je deteste, c'est qu'on me prenne pour un con. Ou en l'occurence que l'on balance sur mon dos alors que je suis la. Et puis par-dessus tout, je deteste le racisme, en France comme a l'etranger. Le rejet ou le mepris de l'autre par ce qu'il n'est pas ne au meme endroit... C'est la quintescence de la connerie humaine.

Je stope net et je me retourne, fixant d'un air mechant son petit regard porcin de megere degoulinante de laideur.

- (en espagnol) Deja, le gringo, il comprend ce que tu dis. Ensuite, le gringo il croit que quand il y a ecrit 'restaurant' sur une porte, c'est qu'il s'agit d'un restaurant. (en francais, plus parce que je ne savais pas le dire en espagnol qu'autre chose) Et puis le gringo il t'emmerde, grognasse! Pauvre conne! Vu ta gueule, tu pourrais au moins etre aimable!

Putain, il faut que je retourne chez les mapuches, au moins eux etaient sympas... Je rentre a l'hotel. Je tappe dans mon sac a provisions pour le repas du soir. Les clebars hurlent a la mort toute la nuit sous ma fenetre. Ville de merde!

Salut Kam,
Le récit était pourtant pas mal jusque là.
Je me demande au final qui tu es pour te permettre de telles remarques et un langage aussi châtié (doux euphémisme). Ton voyage te rendrait-il aigri ? blasé ? Déconnecté de la réalité. Tu veux te donner un genre ?
Je ne prendrai pas la peine de relever les insultes gratuites auxquelles tu te livres dans ce seul passage et je me demande bien sur quelle échelle de valeur tu te permets de les proférer.
Je trouve cela malsain, et au final assez détestable à lire*. Prends un peu de recul peut-être Kam ou poses-toi 2 minutes et relis ce que tu as écris. Relis toi aussi , depuis le 1er post, et tu verras comment ton récit et ton langage ont évolué se sont détériorés avec le temps.

Moi, c'est plutôt ça qui me fait "tourner les talons" comme tu dis. Dommage...

* : cela passerait probablement mieux si c'était dans un bouquin de fiction...


@ guichen

guichen a écrit :

Un poquito regalo de Bretana...

Salut guichen,
je suppose que tu voulais écrire "un pequeño regalo"  wink


"Heureux les fêlés, ils laisseront passer la lumière". Ma liste 3 saisons montagne - X-lite 350 custom

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#86 09-12-2013 12:05:44

Bison
OpaRando
Lieu : Quaregnon - Belgique
Inscription : 05-01-2007

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Salut Kam,

Normalement, je suis tes pérégrinations de loin ...

Mais là je suis tombé vraiment sur une "pépite" au niveau témoignage.
Merci d'abord pour le partage.
Un très grand merci.

Pour un pro de l'orientation, ton récit est plein d'illustrations.
C'est un cas d'école ...

Kam a écrit :

Mais je me pose aussi plein de questions... Qu'est-ce qui fait que tu puisses perdre ton sens de l'orientation un jour, comme ca? Quel mecanisme fait que tu fais les mauvais choix, tout en sachant tres bien qu'ils sont mauvais? Bref, qu'est-ce qui a fait que je me suis retrouve dans cette situation?

Je pourrais analyser quelques détails ... mais pour moi il s'agit d'une évidence : les fatigues, les petites ou grosses galères accumulées au fil des jours jusqu'à atteindre la limite de l'épuisement psychique.
C'est peut-être bien de cela aussi que découle ce que Snop a observé et qui est bien réel ...

Heureusement que dans cette galère, tu avais gardé quelques réserves, au niveau moral et au niveau physique.
Heureusement aussi pour toi que tu avais de quoi te poser, boire et manger et que tu es jeune et en bonne santé.
Heureusement enfin que l'environnement n'était pas réellement hostile - la forêt humide est un milieu doux, finalement.

Lève un peu le pied, camarade !


La balance n'est pas un maître, mais un serviteur

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#87 09-12-2013 12:14:13

Colline
Membre
Lieu : Venansault
Inscription : 15-05-2013
Site Web

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Bonjour,

Je comprends ton intervention Snop, mais je ne suis pas trop d'accord avec toi.
Kam est parti pour du long cours, il nous donne à lire un récit "brut de pomme" au plus près de ce qu'il vie et de ses émotions. On est loin du treck de quelques jours à quelques semaines dans des paysages paradisiaques. Son quotidien n'a rien d'enchanteur, il est juste au plus près de la vrai vie, qu'on la mène ici ou au bout du monde, elle est faite de hauts et de bas. Oui, Kam n'est pas politiquement correcte, mais son récit est aussi fait de ses états d'âme. Je comprends ce que tu veux dire quand tu écris: "cela passerait probablement mieux si c'était dans un bouquin de fiction...", mais n'oublions pas que la fiction des livres n'est qu'un gros leurre, derrière chaque fiction sommeil la réalité qui est ou a été...
De plus, je pense que si selon toi "[son] récit et [son langage] ont évolué se sont détériorés avec le temps", c'est peut-être parce que l'univers dans lequel il évolue est beaucoup dure et plus brutal que celui qu'il a laissé en France. Je ne pense pas que l'Amérique latine soit "le pays des bisounours" et quand on évolue au quotidien dans un environnement difficile (qui plus est dans des conditions difficiles), on adopte une attitude de défense différente. Kam est ce qu'il est, avec ses qualités et ses faiblesses, je ne le connais pas, peut-être que si je le rencontrais il me serait insupportable, en attendant je trouve son récit intéressant parce que justement il n'est pas politiquement correct, que le bonhomme se dévoile sous tous ses aspects, les plus touchants comme les plus brutaux (veut-il se donner un genre?...) et que j'aime bien cette sincérité là.

Avec tout mon respect Snop, ceci n'est que mon propre point de vue.   

Quand à Kam, BON ANNIVERSAIRE!!! avec quelques jours de retard. smile Je continuerai de te suivre avec plaisir. wink


"L'homme fait des provisions pour un an et il ne sait pas s'il vivra jusqu'au soir." Tolstoï

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#88 09-12-2013 12:16:03

jeanjacques
.
Lieu : Agen
Inscription : 05-06-2010
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Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

snop a écrit :

Salut Kam,
Le récit était pourtant pas mal jusque là.
Je me demande au final qui tu es pour te permettre de telles remarques et un langage aussi châtié (doux euphémisme). Ton voyage te rendrait-il aigri ? blasé ? Déconnecté de la réalité. Tu veux te donner un genre ?
Je ne prendrai pas la peine de relever les insultes gratuites auxquelles tu te livres dans ce seul passage et je me demande bien sur quelle échelle de valeur tu te permets de les proférer.
Je trouve cela malsain, et au final assez détestable à lire*. Prends un peu de recul peut-être Kam ou poses-toi 2 minutes et relis ce que tu as écris. Relis toi aussi , depuis le 1er post, et tu verras comment ton récit et ton langage ont évolué se sont détériorés avec le temps.

Moi, c'est plutôt ça qui me fait "tourner les talons" comme tu dis. Dommage...

* : cela passerait probablement mieux si c'était dans un bouquin de fiction...

Hé Kam, sache aussi qu'il y en a qui ne partage pas du tout cet avis smile
Comme tu le fais, évites au maximum les filtres de bienséance lors de la rédaction, c'est ça qui rend ton récit unique. C'est de connaitre ta perception sur le moment, on s'en fout du reste wink Bravo !

Dernière modification par jeanjacques (09-12-2013 12:20:03)

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#89 09-12-2013 14:00:57

snop
Marcheur vertébré invétéré
Lieu : LA YAUTE
Inscription : 06-06-2007

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Colline a écrit :

Bonjour,

Je comprends ton intervention Snop, mais je ne suis pas trop d'accord avec toi. [...]
Avec tout mon respect Snop, ceci n'est que mon propre point de vue.

Coucou Colline, y'a pas de mal, t'as le droit de ne pas être d'accord. smile (jeanjacques aussi !)

Colline a écrit :

Kam est parti pour du long cours, il nous donne à lire un récit "brut de pomme" au plus près de ce qu'il vie et de ses émotions. On est loin du treck de quelques jours à quelques semaines dans des paysages paradisiaques. Son quotidien n'a rien d'enchanteur, il est juste au plus près de la vrai vie, qu'on la mène ici ou au bout du monde, elle est faite de hauts et de bas. Oui, Kam n'est pas politiquement correcte, mais son récit est aussi fait de ses états d'âme. Je comprends ce que tu veux dire quand tu écris: "cela passerait probablement mieux si c'était dans un bouquin de fiction...", mais n'oublions pas que la fiction des livres n'est qu'un gros leurre, derrière chaque fiction sommeil la réalité qui est ou a été...

Oui, bien sûr, je peux le voir sous cet angle aussi.
Mais justement, c'est du long cours, donc tu as toujours le temps de te poser (Kam le dit souvent d'ailleurs : "je vais me poser" "j'ai envie de me poser" etc), tu n'as pas le même regard sur le temps et tu as bien plus de temps au final puisque tu ne cours pas après. Du temps pour poser ton regard autrement sur le monde, du temps pour réfléchir, du temps pour toi. Avoir un récit "brut de pomme" comme tu le dis pourquoi pas, mais pour moi il évoque plus un manque de recul face au monde, une absence d'œil critique et de remise en question. C'est donc trop "brut"... pour moi.

Colline a écrit :

De plus, je pense que si selon toi "[son] récit et [son langage] ont évolué se sont détériorés avec le temps", c'est peut-être parce que l'univers dans lequel il évolue est beaucoup dure et plus brutal que celui qu'il a laissé en France. Je ne pense pas que l'Amérique latine soit "le pays des bisounours" et quand on évolue au quotidien dans un environnement difficile (qui plus est dans des conditions difficiles), on adopte une attitude de défense différente. Kam est ce qu'il est, avec ses qualités et ses faiblesses, je ne le connais pas, peut-être que si je le rencontrais il me serait insupportable, en attendant je trouve son récit intéressant parce que justement il n'est pas politiquement correct, que le bonhomme se dévoile sous tous ses aspects, les plus touchants comme les plus brutaux (veut-il se donner un genre?...) et que j'aime bien cette sincérité là.

Que le récit soit original, sorte des sentiers battus, et ne nous renvoie pas l'image d'un "pays de bisounours" soit, c'est très bien. Cela change en effet des récits habituels. Qu'on en vienne à dénigrer (et insulter copieusement...), rabaisser, injurier... là malheureusement je pense sincèrement que l'on dépasse le cadre de ce que l'on peut se permettre d'écrire sur le forum.

Enfin pour conclure de mon côté et ne pas continuer à polluer ( wink ) le post de Kam (que je ne connais pas et que je ne dénigre pas non plus), pour ceux qui auraient oubliés, pensez à relire ceci : Charte du Forum, et plus précisément par exemple le point 2 des conditions d'utilisation du forum "Randonner Léger" intitulé "Responsabilité des membres"... que je réécris ici même :
"Chaque membre est responsable de ses propos. Vous consentez à ne pas poster de message au contenu injurieux, obscène, vulgaire, diffamatoire, discriminant, choquant, menaçant, sexuel ou violant les lois applicables"

En vous inscrivant sur le forum, vous tous, Kam et moi-même nous sommes engagés à le respecter non ? hmm Les propos tenus ne sont à mon avis pas justifiables, quelque soit le contexte : on peut s'exprimer dignement et rester correct, quelque soit ce que l'on veut dire et transmettre, d'autant plus sur un forum communautaire.


"Heureux les fêlés, ils laisseront passer la lumière". Ma liste 3 saisons montagne - X-lite 350 custom

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#90 09-12-2013 15:27:49

fiannae
Membre
Lieu : Paris
Inscription : 17-08-2008

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Il est vrai que ce récit au long cours change des autres décrivant que les bons côtés d'un tel périple. Pour l'instant, je garde l'image d'une Amérique Latine aux terrains barbelés (= fait), à l'omniprésence et la suprématie d'occidentaux (fait ou opinion ?),  et des hordes de chiens livrés à eux-mêmes (fait). Le latinos serait abruti et alcoolique (fait ou opinion ?), hormis les indiens,  et les femmes plantureuses, voire obèses, sont nymphomanes, prostituées ou mégères (fait ou opinion ?) roll

snop a écrit :

pensez à relire ceci : Charte du Forum, et plus précisément par exemple le point 2 des conditions d'utilisation du forum "Randonner Léger" intitulé "Responsabilité des membres"... que je réécris ici même :
"Chaque membre est responsable de ses propos. Vous consentez à ne pas poster de message au contenu injurieux, obscène, vulgaire, diffamatoire, discriminant, choquant, menaçant, sexuel ou violant les lois applicables".

Dans mes bras Snop pour une accolade fraternelle virtuelle   big_smile

édit : récit qui serait mieux sur un blog, amha.

Dernière modification par fiannae (09-12-2013 15:28:57)

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#91 09-12-2013 15:37:26

Magic Manu
Magicien itinérant
Inscription : 12-11-2011

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Rien de très méchant dans le discour de Kam. Il a écrit ce qu'il a pensé. Dans son cas, j'aurai sans doute pensé "pire", et peut-être pas eu le cran de l'écrire. On aime ou pas, mais son récit est, pour moi, super intéressant (je me dis souvent que j'aurai sans doute abandonné avant lui!). N'allons pas faire une polémique d'une seule phrase, à propos d'une réflexion d'un gars fatigué qui a été très mal reçu quelque part!
Peace and Love!


"Il en faut peu pour être heureux" (Baloo, le Livre de la Jungle)
Le kilt? La meilleure façon d’être en « burnes out »!
Trombi

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#92 09-12-2013 16:27:39

You
Ptit lapin givré
Lieu : RP
Inscription : 27-08-2005

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Récit riche, fleuri, honnête, d'une subjectivité totalement assumée, qui a le mérite justement mettre en avant les sentiments contrastés et forts qu'engendre son voyage.
Il sait très bien le faire passer, et rien que ça, c'est précieux !
Merci, Kam d'avoir la gentillesse et le cran de prendre le temps de nous faire partager ici ton voyage de MUL au long cours !


PS : si vous détestez le style de Kam, je vous conseille vivement de lire les Voyages en Alaska, de John Muir.


There is a curse. They say : "May You Live in Interesting Times" (Terry Pratchett)
"Le froid est pour moi le prix de la liberté" (Elsa, Reine des Neiges) / "La météo, c'est dans la tête" / φ / (⧖)
Si Edition sans raison indiquée : GolgOrth, Sainte Axe, petites précisions diverses...

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#93 09-12-2013 16:40:20

fiannae
Membre
Lieu : Paris
Inscription : 17-08-2008

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Magic Manu a écrit :

N'allons pas faire une polémique d'une seule phrase, à propos d'une réflexion d'un gars fatigué qui a été très mal reçu quelque part!
Peace and Love!


Pas une seule phrase ?....à force cela relève de l'ordinaire (cf la description de l'amie d'un de ses potes qui le "draguait", de celle d'une prostituée). Je demande me si ces propos virulents concerneraient par exemple qu'une catégorie éthnique ((ce qui à force serait catalogués de racisme) ou la gente masculine, si les réactions seraient aussi complaisantes. Est-ce que la qualité d'un style autorise à écrire des propos tendancieux ? D'où ma suggestion du blog

Bizouilles Manu and You

Fiannae, qui peut être aussi vulgaire (si si si)

Dernière modification par fiannae (09-12-2013 16:41:13)

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#94 09-12-2013 16:43:59

simon
PRO
Lieu : France
Inscription : 31-10-2006
Site Web

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

fiannae a écrit :

Pour l'instant, je garde l'image d'une Amérique Latine aux terrains barbelés (= fait), à l'omniprésence et la suprématie d'occidentaux (fait ou opinion ?),  et des hordes de chiens livrés à eux-mêmes (fait). Le latinos serait abruti et alcoolique (fait ou opinion ?), hormis les indiens,  et les femmes plantureuses, voire obèses, sont nymphomanes, prostituées ou mégères (fait ou opinion ?) roll

La Patagonie fait quasi 2 fois la France, c'est vaste et varié ! Kam n'en arpente actuellement "que" un bout et la Patagonie n'est elle même qu'un petit bout de l'Amérique Latine wink Sinon, j'ai trouvé ca drôle. C'est un peu comme les Français, ils sont alcooliques dans le Nord, feignants dans le Sud et Paris est blindé de crottes de chien tongue

Kam, on s'est loupé, je suis maintenant à Bariloche.


Carnets d'aventures : mon trombi
Laisse ton esprit s'évader et tes pieds suivre tes rêves.

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#95 09-12-2013 16:50:00

Phil67
Nouveau membre
Lieu : Tres Tabernae
Inscription : 04-10-2011

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

fiannae a écrit :

Pour l'instant, je garde l'image d'une Amérique Latine aux terrains barbelés (= fait), à l'omniprésence et la suprématie d'occidentaux (fait ou opinion ?),  et des hordes de chiens livrés à eux-mêmes (fait). Le latinos serait abruti et alcoolique (fait ou opinion ?), hormis les indiens,  et les femmes plantureuses, voire obèses, sont nymphomanes, prostituées ou mégères (fait ou opinion ?) roll

Ne peut-on pas exclure des faits (+/- romancés) pour tous les exemples cités ?

Un routard à pied, émacié, crasseux (cf. récit), trainant sa carcasse le long de routes barbelées ou de pistes poussiéreuses au fond du trou du c*l du monde et préférant les bas-fonds aux hauts-lieux touristiques (cf. récit) a une faible probabilité de croiser la fine fleur de la population locale.

Un marin croise rarement un échantillon représentatif de la population du pays en accostant dans un port.


Le contenu de ce message ne reflète pas nécessairement le point de vue de son auteur. wink

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#96 09-12-2013 16:53:28

marcheur75
Membre
Inscription : 22-02-2009

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Ayant gardé de l’accueil en Amérique Latine un souvenir très mitigé (on voulait me tuer parce que avec mon look gringo je devais être protestant et non pas catholique, ceinturé par 3 individus sur un marché pour me voler quelques billets, méprisé dans les transports publics, voitures cherchant à m’écraser dés que je descendais du trottoir, hostilité des indiens) je comprends ce que vit et ressent notre ami. Il régnait là-bas un certain climat de violence qui rend parfois le voyage pénible.

Il faut avoir en tête toutes les souffrances, passées et présentes, des populations, pour essayer de comprendre (pas justifier, comprendre) l’hostilité vis-à-vis du touriste, qu’il soit routard ou randonneur.


Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...

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#97 09-12-2013 17:21:59

E Pericoloso Sporgersi
Membre
Inscription : 28-01-2013

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

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Dernière modification par E Pericoloso Sporgersi (26-03-2020 15:17:11)

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#98 09-12-2013 18:19:59

fiannae
Membre
Lieu : Paris
Inscription : 17-08-2008

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Simon, Phil67 et les autres,

Sûr que le contexte influence le contenu, j'ai bien conscience qu'il ne fréquente pas les lieux touristiques et que son apparence peut le faire ressembler à un SDF. Même si j'ai apprécié certaines descriptions, par sa gouaille, certaines de par le jargon utilisé, et le fond, me choquent (ex cul terreux+mépris).

Et je reste sur ma faim : ces villas bavaroises, ces vaches, etc. ont-elles un lien avec l'exil des nazis au siècle dernier dans cette partie du monde ?

Il est normal et sain d'avoir une perception différente du récit. Nous sommes 2 à regretter certains propos "tendancieux" ici et contraire à la charte. L'écrit diffère de l'oral et exige, selon mon point de vue, davantage de retenue. Sur un blog, j'm'en fouterai.  Si celui-ci inaugure une nouvelle façon de décrire ses voyages sur le forum, j'en prends note.

Je vous laisse savourer le reste à venir.

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#99 09-12-2013 18:35:39

E Pericoloso Sporgersi
Membre
Inscription : 28-01-2013

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

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Dernière modification par E Pericoloso Sporgersi (26-03-2020 15:18:49)

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#100 09-12-2013 19:26:04

clotaire
Membre
Lieu : Grenoble
Inscription : 23-08-2009

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

C'est tout de même amusant (ou pas). Les locaux semblerait mépriser les occidentaux, et au final, la réciproque se produit.
Quand Bukowski écrit du Bukowski, c'est vraiment bon. En revanche, partir au long cours pour ressentir de tel sentiment, ce n'est pas la vision que j'en ai.
J'ai déjà eu quelques soucis aussi à l'étranger, mais de là à être haineux, il y a un monde.

Serait ce ce que tu décris ici que l'on appelle "se confronter au monde" ? Dans ce cas le terme est bien choisi, mais certains ici (apparemment), comme moi même, ne s'y retrouve pas.
Soit j'ai trop lu les livres du Dalaï Lama, soit nous n'avons pas la même vision du voyage. Mais dans ce cas, je trouve étrange de présenter le monde de cette manière sur un tel forum.

Ps : Rien de méchant dans mon message hein ! Juste que je suivais le fil parce que j'aime le côté bouffe ba*se et biture dans ton trip qui me rappelle Kerouac ou Buk. Mais j'ai trouvé l'intervention de Snop pertinente et je me permets de donner mon humble avis. smile


La petite reine me portera partout.
Aller au bout des perspectives.

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