Aller au contenu

Annonce

#201 30-08-2023 11:12:17

brons07
Membre
Inscription : 27-06-2015

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Bravo et on aura un super retour cet hiver big_smile

Hors ligne

#202 30-08-2023 11:55:09

martie
Membre
Inscription : 04-03-2011

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Bravo!
et je sens qu'il va y avoir dans quelque temps un feuilleton avec pas mal d'épisodes!
bon retour à la maison!

Hors ligne

#203 30-08-2023 15:00:00

Jobig
Membre
Lieu : Breizh
Inscription : 01-07-2014

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

tolliv a écrit :

Ce n'est pas un phare de Bretagne que tu as derrière toi ? En fait, tu as fait le tour de la presqu'île de Crozon, non ?
lol

Même pas... l'île de Sein tout au plus ! tongue

Bravo Hervé et bon atterrissage ! smile

Jobig


From each according to their ability, to each according to their needs.

Hors ligne

#204 30-08-2023 15:13:56

Cat 09
Membre
Inscription : 04-03-2020

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Je rattrape mon retard de lecture... pour découvrir que tu es déjà arrivé !

Magnifique voyage. Un grand bravo à toi pouce . J'admire particulièrement ta connaissance de toi-même, car il en faut je pense pour savoir jusqu'où on peut pousser "la machine ". Dans ton cas, très loin ! Bravo encore !

Bon retour chez toi. On lira ton récit cet hiver au coin du feu. Mmmmh, je m'en réjouis d'avance !

Hors ligne

#205 31-08-2023 08:26:12

Noiky
Couscous lover
Lieu : Belgique
Inscription : 23-01-2019

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Bravo Hervé pour ce beau périple!
La moyenne kilométrique est vraiment impressionnante sur une telle durée!

Hors ligne

#206 31-08-2023 09:14:02

Prkl
Membre
Inscription : 05-04-2021

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Merci pour les jolies cartes postales, hâte de lire le récit !  pouce


Liste PCT 2022

"Carry as little as possible, but choose that little with care." Earl Shaffer

Hors ligne

#207 01-09-2023 11:20:53

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Coucou, merci à tous  cool !

Tandis que j’achève mon voyage de retour, et alors qu’il m’a fallu 3 jours pour visionner 2 mois 1/2 de photos (je dois aussi avoir ~20h de rush vidéo…), je vous livre depuis le train quelques réflexions en vrac sur mon adéquation bonhomme / matériel / terrain sur ce périple.

J’avais alourdi mon sac par des couches additionnelles pour m’ajuster aux conditions par comparaison avec ma liste pyrénéo-alpine de départ et ce à quoi je m’attendais. Globalement ça s’est très bien passé, rien ne m’ayant réellement manqué et plutôt avec des choses en trop.

1) températures

À part une « nuit » à 0 degrés sous de légères averses de neige, mes nuits les plus fraîches se finissaient à 5-6 degrés, et en général c’était plutôt doux avec 10-12 degrés. Avec un SdC 0 degré confort, j’ai eu pratiquement toujours trop chaud, au point d’être souvent en sueur. Le SOL Escape bivy ne m’a été utile que pour les bivouacs cowboys… À refaire j’irai plutôt vers un SdC 3-4 degrés confort, en jouant mieux de la modularité avec bivy, vêtements (et bouillotte dans les cas extrêmes).

Le matelas pleine longueur a été apprécié, et j’ai bien senti la différence quand j’ai repris mon Klymit Inertia minimaliste (le pleine longueur commençait à fuir…) pour les 3 dernières semaines que j’espérais douces, mais qui après une tempête d’automne précoce se sont faites sur des sols gorgés d’eau froide…

En vêtements le coupe-vent m’a été très utile : bien plus aéré que la veste de pluie il m’a apporté beaucoup de confort quand un peu de vent soufflait sur mon T-shirt mouillé de sueur.

La doudoune en plus de la polaire a été très appréciée pour retrouver un cocon chaud et sec après les séquences sous la pluie.

2) Moustiques

Passée la phase d’adaptation après les 1ers contacts avec les suceurs de sang, ça s’est bien passé.

La moustiquaire ajoutée au Pioulou réduisait certes le volume habitable de l’abri, mais cet espace protégé était sans prix.

En dynamique j’ai finalement assez peu utilisé la moustiquaire de tête, pourvu de rester en mouvement. Elle réduit beaucoup la visibilité, surtout quand on marche face au soleil.

La protection mécanique apportée par le coupe-vent était précieuse. Pour les jambes les collants limitaient un peu la casse.

Ce qui finalement était le plus utile étaient le spray à la citronnelle, efficace instantanément mais pour une durée limitée (~1/4 h), et surtout une crème plus durable (~2h) que j’appliquais sur visage, nuque, mains et jambes quand les bébêtes étaient trop présentes.

À noter que les démangeaisons dues aux piqûres étaient plutôt moins intenses qu’avec les moustiques de nos contrées, ou est-ce moi qui suis moins sensible ?

Le pantalon en tyvek a été à peine utilisé, je m’en suis délesté au 1er RDV logistique avec la famille.


3) Eau et pluie

Une fois que l’on a accepté que les pieds seraient immanquablement mouillés (marécages, boue, traversées à gué et bien sûr la pluie …), la discipline de se déchausser 2 - 3 fois par jour m’a évité les plus gros problèmes d’ampoules. J’en ai eu quelques-unes malgré tout (facilement gérées par un peu d’élastoplaste), plutôt en conséquence de marches sur route (terre ou asphalte), et je compte à part la période douloureuse où j’ai eu à utiliser des chaussures de trail en attendant de pouvoir récupérer ma paire de Mescalito de remplacement.

La veste de pluie a très bien fonctionné, surtout lorsque utilisée en combinaison avec la polaire. Ceci étant dit, pas de miracle : une veste mouillée à l’extérieur cesse de respirer et la condensation s’y accumule… L’essentiel est alors de ne pas avoir froid.

Les 3 premières semaines ont été chaudes et sèches, les averses très rares. Ça s’est équilibré ensuite, avec des alternances de pluie et de beau temps encore faciles à gérer car sans vent trop violent. Une grosse tempête a balayé le sud de la Norvège début août avec des dégâts conséquents, mais je l’avais anticipé et pu me mettre à l’abri. Après son passage le terrain était détrempé, et les chemins sont restés inondés et boueux jusqu’à la fin, d’autant que les passages de pluie sont devenus plus fréquents. Les norvégiens m’ont dit n’avoir jamais vu les sentiers dans un tel état à cette période de l’année. Bref, un automne précoce tandis que le Grand Nord restait dans une vague de chaleur à 30 degrés …

Avec l’utilisation de longs itinéraires  bis par bord de route pour cause de mauvais temps les tous derniers jours, je me suis offert la fantaisie d’un parapluie. Utile uniquement en l’absence de vent et en terrain dégagé…

Dans cet environnement on apprécie alors pleinement la nécessité de pouvoir bénéficier des refuges et de leur confort. Les services offerts sont variables, mais le seul fait de savoir qu’un abri sûr existe devant soi permet de trouver la motivation pour affronter les mauvaises conditions.


4) Ravitaillement

Aller vite m’a permis de ne jamais ravitailler pour plus de 6 jours : dans les petites agglomérations traversées tout d’abord, dotées de supermarchés très bien achalandés. Les produits bien adaptés à l’alimentation en randonnée sont abondants.

Ensuite, plus on va vers le Sud et plus le réseau des refuges (gardés ou non) vendant un peu de ravitaillement se densifie. On peut alors porter plus léger. Étonnamment le contenu des placards à provisions proposé en libre-service par les refuges norvégiens est assez bon marché. On n’y trouvera pas forcément les kilos de chocolat désirés, mais on ne se ruinera pas !


5) terrain

Les dénivelés n’ont jamais la brutalité des Alpes ou des Pyrénées (~8-900 m par jour en moyenne, contre ~1800-2000m sur mes HRP). C’est surtout la qualité des chemins qui fait la différence.

Il est de longues sections sans aucun chemin matérialisé au sol, mais avec en général un cairnage facile à suivre. Le plus exigeant aura été la région centrale du Trøndelag (Trondheim), où la norme est plutôt pas de sentier + pas de marquage. Il est bon alors d’avoir un GPS à suivre.

On apprend à utiliser les marécages pour naviguer, car ils offrent une vue dégagée et permettent de progresser en ligne droite. Sans chemin, le terrain «solide» des forêts où des buissons peut s’avérer infernal. Peu à peu et en observant la végétation de surface de la zone humide, on sait instinctivement identifier les trajectoires qui supporteront le poids du marcheur. Évidemment on se trompe parfois, et la joie de s’enfoncer dans la boue égaye la rando.

J’ai pu emprunter beaucoup de ponts récents, signe que les norvégiens compensent peu à peu le manque d’aménagements qui leur était opposé par comparaison avec la Suède. C’est beaucoup moins vrai pour les pontons par-dessus les zones marécageuses, avec ceci que la fréquentation détruit la surface du marécage et la rend impraticable. Les marcheurs contournent ces zones, étendant toujours plus la zone de boue profonde … J’ai ainsi constaté que plus la civilisation était proche (refuge, lieu habité, route), plus il fallait se confronter à la boue …

6) Fréquentation

Je me suis parfois amusé à mesurer les distances entre les rencontres, et en voici quelques échantillons :

- 75 km avec juste un pêcheur rencontré devant sa cabane
- 90 km sans aucun autre être humain
- 230 km sans aucun marcheur (mais avec des villages, des éleveurs de rennes ou des pêcheurs)
- 125 km à nouveau sans être humain
etc.
Cela rendait chaque rencontre plus riche et précieuse.

Plus de monde sur les itinéraires bien décrits (Nordkalottruta, Nordlandsrute, Padjelanta, Massiv trail …), mais rien qui puisse seulement se rapprocher de même une HRP …


Spécifiquement sur le Norge På Langs, nous étions peut-être une trentaine : 5 Nord-Sud et tous les autres Sud-Nord.

Il m’a été plusieurs fois dit que j’étais le 1er français aperçu sur cet itinéraire en estival (il semble il y en avoir eu un en hivernal cette année, parti en janvier de Lindesnes), et je n’ai effectivement pas trouvé trace de passage récent ou ancien d’un compatriote (à une autre échelle, plusieurs sur l’E1 mais qui diverge du NPL à mi-parcours de ce dernier).

J’étais de loin le 1er arrivé à Lindesnes cette année, les suivants que j’ai pu croiser / doubler ne programmant d’y être qu’à mi-septembre ou début octobre.

Le 1er Northbounder (estival) à rallier le Cap Nord y est arrivé hier 31 août, parti début mai …

1er français ?
Le plus léger ?
Le plus rapide du millésime été 2023 ?

À votre tour !


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

#208 01-09-2023 12:27:55

Shanx
Sanglier MUL
Lieu : Probablement au boulot :(
Inscription : 22-04-2012
Site Web

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Merci pour ce premier retour. Mais c'est très analytique tout ça, c'est quoi ton ressenti final sur le parcours et ta rando ?


← Mon blog : traversées à pied des Alpes, de l'Islande, de la Corse, des États-Unis - Japon en vélo
Mon trombi
"Heureusement qu'il y a RL pour m'éviter les genoux qui craquent et le dos en compote" - C. Norris
"La liberté est fille des forêts. C'est là qu'elle est née, c'est là qu'elle revient se cacher, quand ça va mal." - Romain Gary

Hors ligne

#209 01-09-2023 13:15:21

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Shanx a écrit :

#689609Merci pour ce premier retour. Mais c'est très analytique tout ça, c'est quoi ton ressenti final sur le parcours et ta rando ?

En 2 mots : heu-reux !

Si l’opportunité de le refaire se présentait, je serai partant.

L’immensité m’a fait rêver. Je n’ai jamais eu le sentiment de quitter ma zone de confort et de me mettre en danger. Bien que longue, c’est resté une randonnée…

Certaines zones de marécages d’une part, de sentier chaotique (où de hors-sentier total) d’autre part, m’ont réellement fatigué, peut-être d’ailleurs plus moralement que physiquement.

À mon sens ce trail n’a rien à envier à un Te Araroa. Entre soleil de minuit et aurores boréales (selon dates et direction), toundra, forêts, lacs, champs de neige, alpages, plateaux dénudés et vallées luxuriantes, cascades grondantes, rivières tumultueuses ou paresseuses …le dépaysement est garanti.

La faune était totalement nouvelle : les rennes évidemment, mais toute une population d’oiseaux arctiques dont les sons m’accompagnent encore (plus lancinants que réellement mélodieux).

À chaque fois que j’ai cru verser dans la monotonie, le chemin a su me surprendre par des paysages inattendus. Au contraire, les contrastes et les changements d’environnement sont très marqués au moindre changement d’altitude ou d’exposition aux éléments.

Pourtant, la civilisation n’est jamais aussi loin qu’il y paraît. Un peu de repérage préalable permet de situer les différents abris en durs disponibles, et ainsi mieux gérer d’éventuelles conditions difficiles.

J’avais opté de commencer par le Nord pour commencer par le froid d’une fin d’hiver et descendre vers l’été : c’est l’inverse qui s’est produit. L’Arctique était chaud, globalement sec et très ensoleillé, et je suis de là descendu vers la pluie et la fraîcheur.

Enfin, j’ai découvert un pays avec ses qualités et ses défauts. Il y a ici des règles de vie en commun et une discipline assez stricte autour de celles-ci, mais en parallèle une confiance en l’autre qui nous est inconnue en France. On ne vous demande pas de vous justifier, on paye de soi-même les prestations offertes en libre-service , l’hospitalité est un réflexe spontané.

Le principal défaut réside dans le coût : la vie est chère, et le besoin d’hébergement au long du parcours peut faire exploser le budget, même si cohabitent des solutions très bon marché avec d’autres horriblement onéreuses …


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

#210 01-09-2023 13:21:13

Shanx
Sanglier MUL
Lieu : Probablement au boulot :(
Inscription : 22-04-2012
Site Web

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Merci smile

Tu as eu des périodes de mauvais temps prolongé ? La gestion (matérielle et mentale) de l'humidité n'a pas été trop dure ? C'est vraiment le truc qui me ferait hésiter à partir sur un itinéraire aussi long là-haut hmm


← Mon blog : traversées à pied des Alpes, de l'Islande, de la Corse, des États-Unis - Japon en vélo
Mon trombi
"Heureusement qu'il y a RL pour m'éviter les genoux qui craquent et le dos en compote" - C. Norris
"La liberté est fille des forêts. C'est là qu'elle est née, c'est là qu'elle revient se cacher, quand ça va mal." - Romain Gary

Hors ligne

#211 01-09-2023 16:28:44

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Pas de mauvais temps prolongé dont j'aurai eu l'impression de ne jamais sortir. Il y a certes eu des épisodes de très mauvais temps (surtout la tempête Hans du 7-8 août), mais qui ne m'ont que par 2 fois obligé à m'arrêter une demie-journée pour repartir le lendemain. C'était d'ailleurs dans le sud du pays, là où le maillage d'hébergements possibles est le plus dense.

A l'échelle de toute la sortie, je dirai que j'ai eu un temps exceptionnellement chaud et sec les 3 premières semaines, puis plus proche de la normale les 4 suivantes avec des alternances (globalement beau mais avec des ondées fréquentes), puis enfin nettement plus pluvieuses les 3 dernières. Après la tempête, la nuisance était plutôt dans les chemins détrempés, les très fortes précipitations de la tempête n'arrivant pas à s'évacuer alors que  la météo était devenue automnale... Cela m'a plusieurs fois contraint à opter pour des "plans B" par des bords de route pour ne pas trop galérer dans les derniers temps où j'avais hâte d'arriver.

En cas de mauvais temps prolongé, lorsque le couchage commence à se gorger d'humidité, les refuges remplissent parfaitement leur rôle. Il y a là des poêles avec une bonne réserve de bois permettant de se réchauffer et faire sécher les affaires, et parfois même des salles de séchage lorsque la cabine est raccordée au réseau électrique. Par beau temps on peut si on le souhaite ignorer les cabines et privilégier le bivouac, mais on sait qu'on ne sera pas démuni si les conditions se dégradent trop.


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

#212 01-09-2023 17:05:07

bruno7864
partir, partir et découvrir
Lieu : toujours dans la Lune
Inscription : 11-10-2012

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Bravo et bon retour à toi à une vie plus normale, avec sans aucun doute d'autres rêves d'évasion en tête  smile

Hors ligne

#213 02-09-2023 12:11:19

florencia
Membre
Lieu : 71
Inscription : 11-11-2011

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

pouce

Bon retour!

Flo


Réalisations DIY
_ _ _ _ _ _ _ _ _

"Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine… Elle est mortelle !" -Paulo Coelho.

Hors ligne

#214 02-09-2023 20:59:44

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

17-19 juin 2023 : prologue & J00
de l'Alsace au Knivskjellodden

15 km +265m -539m marche 4h16
en vidéo

Avant de pouvoir marcher sur le Norge På Langs, encore faut-il se rendre au point de départ. Depuis chez moi, la logistique enchaîne :

- 2 trains jusqu'à Paris
- le métro pour retrouver ma fille Sophie qui m'accompagne,
- métro + RER le lendemain pour Orly,
- 1 avion Paris - Oslo
- 1 avion Oslo - Alta 2 h plus tard(avec escale technique à Tromsø),
- une nuit d'hôtel à Alta,
- une matinée de ravitaillement vivres + matériel à Alta,
- 2 bus de Alta à Honningsvåg sur l'île du Cap Nord,
- ... les moyens du bord pour remonter l'île jusqu'au Nordkapp ...

Tout est planifié, réservé, payé ... Nous pouvons nous offrir le luxe d'une matinée tranquille avant de nous transférer vers Orly, quand ...

...SMS à 7h56, 3 heures avant de partir pour l'aéroport
88iqFjX29.2023-06-19-00.jpeg

Si vous étiez sur la piste de danse du Titanic un verre de punch à la main quand il a heurté l'iceberg, vous avez une idée de mon ressenti. Je vais toquer à la porte de Sophie pour l'arracher au sommeil et convoque un conseil de guerre. Nous essayons de comprendre ce qui nous arrive et les conséquences, mais n'extirpons du site de Transavia que les règles de compensation en cas d'annulation de dernière minute. Nous voyons vite qu'il nous faut immédiatement trouver de nous-mêmes un autre billet, sinon toute la suite de nos réservations tombe à l'eau. Heureusement un vol SAS part de Roissy 3/4 h plus tôt que celui que nous devions prendre à Orly : la CB chauffe car c'est 4 fois le prix (low-cost) que nous avions payé ... Nous sommes dimanche et il faudra attendre le mardi pour recevoir une offre de vol alternatif décollant ... la veille ! Je tiens à préciser que nous serons par la suite parfaitement compensés du surcoût, mais en serons quitte pour l'émotion. Plus vraiment le temps de traîner désormais, et c'est vers Roissy que nous partons en milieu de matinée.

Après m'être arraché les cheveux, j'ai pris la Badoit
88iruEwlQ.2023-06-18-12.jpeg

Devant initialement arriver à Oslo par Transavia pour en repartir par SAS avec 1h45 seulement de correspondance, nous n'avions pas pris le risque d'avoir des bagages en soute à récupérer puis réenregistrer. Nos petits sacs ont été délestés des bâtons de marche, couteaux et piquets de tente que nous prévoyons d'acheter à Alta (2 magasins de sport bien achalandés préalablement repérés). Nos sacs bien compacts et légers sont sans problème acceptés en cabine, au prix d'une dépense sur place. C'est finalement idiot, puisque désormais nous empruntons 2 vols SAS et la correspondance des bagages en soute aurait pu se faire automatiquement ... Tant pis c'est comme ça.

A noter également que j'avais fait une commande Amazon de ces articles à livrer à nôtre hôtel, mais visiblement les douanes norvégiennes mettent tout en œuvre pour décourager quiconque : le tracking m'indiquant que rien ne bougeait, j'ai porté réclamation puis obtenu l'annulation / remboursement. Bien après cette annulation et 1 mois après la date limite de livraison qui m'avait été annoncée, je recevrai d'UPS un e-mail me demandant si je suis une entreprise ou un particulier et à quel titre je prétends vouloir réceptionner ces articles, dont je précise : 
i) que je les ai commandé expressément en tant que particulier
ii) qu'ils sont dépourvus de droits de douane
ii) que j'en ai préalablement acquitté la TVA norvégienne à la commande auprès de l'expéditeur, comme la loi locale le stipule

Bref, évitez toute expédition vers la Norvège ... Ce n'est pas une question de ce que la règlementation douanière autorise, mais de tracasserie administrative délibérée pour déguiser un protectionnisme latent.

Vol sans histoire jusqu'à Oslo, avec peu avant l'atterrissage une vision fugace des côtes sud de la Norvège. Il pleut sur la capitale norvégienne, mais nous pouvons avoir une vision de la campagne verdoyante de cette fin de printemps.

Lindesnes est là quelque part sous la brume de mer, dans ce fatras d'estuaires, bras de mer et péninsules.
88isc4jo2.2023-06-18-16.jpeg

Zone de Transit de l'aéroport d'Oslo : mon programme est là :
88isKbq9e.2023-06-18-18.jpeg

Ayant gagné 3/4 h sur l'horaire prévu, notre transit à Oslo est pépère. Nous en profitons pour dîner à l'aéroport, car nôtre arrivée à l'hôtel sera très tardive et nous ne pourrons ravitailler que demain. L'avion suivant nous emporte vers Alta, faisant un arrêt omnibus à Tromsø pour y déposer quelques passagers. Ce n'est vraiment qu'à l'approche de Tromsø que le temps se découvre, et que nous pouvons rêver sur les massifs enneigés qui émergent de l'Atlantique Nord ... Désormais le ciel est d'un bleu profond et débarrassé de tout nuage. Le soleil règne en maître quand nous nous posons à 22:00 à Alta, et surtout il ne fait pas seulement doux, mais chaud !.

Redécollage de Tromsø
88iusyp78.2023-06-18-21.jpeg
88itGmmI5.2023-06-18-21.jpeg

Alta, 22:10, 23°C, attention au coup de soleil
88iuH8s6z.2023-06-18-22.jpeg

Nous avons besoin de nous dérouiller les jambes après les affres du transport, et décidons de marcher les 4 km jusqu'à l'hôtel. C'est une bonne manière de découvrir, et sur ce trajet nous voyons une agglomération très clairsemée, faite d'habitat individuel et de quelques immeubles administratifs, industriels ou commerciaux. Nous arrivons à l'hôtel à 23h et y prenons notre chambre illuminée de soleil : pour nous qui découvrons le Cercle Arctique, c'est un choc !

Vue de la chambre à 23:30 sur l'église cathédrale d'Alta
88iuYr90o.2023-06-18-23.jpeg

Nous avons du mal à nous décider de nous coucher, tant s'endormir avec le soleil est contraire à nos habitudes. À cet effet nous avons prévu des masques qui s'avèrerons indispensables pendant plusieurs semaines. Difficile cependant quand, émergeant du sommeil dans la nuit, on risque un oeil pour "sonder" l'heure qu'il est : la lumière puissante dicte à notre horloge biologique qu'il faut se lever, mais il n'est que 2h00 du matin, ou 3h00, ou 4h00 ... Entre l'excitation du voyage, cette lumière permanente et l'habitude de me lever tôt, je ne m'attarde pas sous la couette trop chaude et descends dès 6h30 prendre le petit déjeuner puis déambuler en ville. Je repère les enseignes où nous irons faire nos courses et glane quelques photos.

à la porte de l'hôtel, de quoi mesurer notre éloignement de tout
88ivy0qLy.2023-06-19-07.jpeg

hypercentre d'Alta
88ivELq4w.2023-06-19-09.jpeg

Quand Sophie a à son tour pris son petit-déjeuner (je l'y accompagne pour m'octroyer un café supplémentaire), nous planifions nos courses en vue d'être efficaces. Nous avions 3 bus possibles pour l'île du Cap Nord : un à 7h00 qui aurait pu nous emmener direct au Cap Nord, mais sans créneau possible pour nos courses. Les suivants sont à 11h et 14h, mais s'arrêtent à Honningsvåg, laissant les 30 derniers kilomètres à notre charge. Nous visons évidemment celui de 11h et c'est sans problème que nous l'attraperons, après avoir trouvé toutes les victuailles nécessaires dans un supermarché (il y en a plusieurs), puis acheté 2 jeux de piquets, une paire de bâtons et un couteau dans un magasin de sport (de la chaîne Sport 1, qu'on retrouve partout en Norvège). Evidemment plus lourd que ce que j'aurai souhaité, mais il est prévu que je pourrai les troquer contre mes articles MUL habituels quand mon épouse et notre 2ème fille monterons en voiture me rejoindre fin juillet. Un seul bâton pour marcher m'est devenu naturel, et j'en resterai sur ce mode pour toute la traversée. Les gros piquets alu en V seront par ailleurs très performants sur les terrains de bivouac rencontrés, mais nous n'aurons jamais de vent violent.

avant que d'écraser les sacs de chips
88iwiviyX.2023-06-19-10.jpeg

Je mesure 27°C sous un chaud soleil quand nous montons dans le bus, après avoir acquitté nos billets sur l'application dédiée. Le chauffeur ne daigne même pas consulter l'écran de mon téléphone quand je le présente en justificatif : début d'un choc culturel avec un pays où les relations sont basées sur la confiance. Si je monte dans ce bus, c'est que j'ai un billet : comment pourrait-il en être autrement ? L'histoire se répètera sous diverses formes dans toutes mes interactions au fil de ce périple.

Le bus longe les rives du fjord, bordées de bois de pin qui donnent l'impression d'être dans les Landes, presque 30° de latitude plus au Sud. Evidemment, si on lève kes yeux vers la montagne et la neige, difficile de la confondre avec la dune du Pilat. Nous remontons la vallée et prenons lentement un peu d'altitude : les bouleaux remplacent immédiatement les pins, puis se font de plus en plus rachitiques et disparaissent totalement à 400m pour laisser place à la seule toundra. Pourtant il y a de l'habitat dispersé un peu partout, et des campings de vacance bien remplis de bungalows et caravanes. Ce n'était pas l'image que je me faisais a priori de l'Arctique.

Camping au soleil dans ne forêt clairsemée de bouleaux
88ixJDbBi.2023-06-19-12.jpeg

La première rencontre avec des rennes ne tarde pas, et le bus circule au ralenti sur quelques centaines de mètres, nous laissant tout le loisir de l'émotion. Dire que dans quelques jours je les regarderai au même titre que les vaches ou moutons paissant au bord de nos chemins plus méridionaux ... J'aperçois aussi de vastes étendues de bouleaux morts, spectacle que je retrouverai souvent ces prochains jours : ils sont victimes depuis les années 2000 de l'effet combiné de 2 sinon 3 espèces de papillons dont les chenilles dévorent leurs feuilles à des saisons différentes, là où 1 seule existait autrefois. A noter aussi que le bouleau avait connu une vaste expansion à travers l'Arctique scandinave au cours du dernier siècle, offrant de fait un gigantesque garde-manger aux espèces invasives en question. J'ai lu quelque part que les forêts les plus denses étaient les plus résistantes, tandis que les plus clairsemées, donc plus en limite des conditions supportables par l'arbre, étaient les plus affectées.

Ici, 1 renne = 1 vache + 1 mouton + 1 chamois. Ce ne sont pas eux qui ont bouffé les bouleaux, mais un duo de chenilles dévastatrices
88ixBrAwY.2023-06-19-13.jpeg

A Olderfjord nous changeons de bus sur le parking de la station-service / boutique de souvenirs / hôtel / restaurant. Il s'agit aussi de notre première étape programmée de ravitaillement : il s'agira donc de revenir ici à pieds d'ici quelques jours. Notre nouveau bus longe désormais la côte près d'une eau d'un bleu azur, et après un moment nous allons nous engouffrer dans le long tunnel du Nordkapp (7 km), pour déboucher sur Magerøya, l'île du Cap Nord. Nous descendons dans la petite ville d'Honningsvåg un peu avant le terminus (inutile de nous rajouter des kilomètres à refaire dans l'autre sens). Nous allons à l'office de tourisme pour nous enquérir des éventuelles navettes ou taxi qui pourraient nous emmener jusqu'à l'autre extrémité de l'île, mais en-dehors de l'auto-stop la seule solution est celle du bus de demain matin à 10h20 (celui-là même que nous n'avons pas prix à son départ d'Alta à 7h00).

Sophie et moi mettons en ordre nos priorités, la 1ère étant de nous nourrir sans entamer prématurément notre stock de provisions fait pour 5 jours (c'est lourd). C'est ce que nous faisons dans une petite bakeri (mélange de boulangerie / salon de thé / cafétéria), à base de boissons chaudes et de viennoiseries. Après cela, nous nous mettons en marche à 16h30 avec l'intention d'aller lever le pouce au bord de la route dès la sortie d'Honningsvåg. Au pire, nous marcherons tard ce soir, puisque de toute façon nous sommes au soleil et qu'il fait très doux (je mesure 21°C).

Avec mon peu de cheveux après passage de la tondeuse, je garde mon bonnet dans le petit vent à l'extérieur
88izZ6qUa.2023-06-19-16.jpeg

En bon stratège je mets Sophie en avant sur le bord de la route après le carrefour et en direction du Nordkapp, et 10 secondes plus tard la 1ère voiture s'arrête. Nous sommes pris en charge par 3 thaïlandais, 2 en visite depuis leur pays d'origine et la conductrice installée à Honningsvåg où elle tient un restaurant. Combinaison improbable !

Nous voilà donc dès 17h30 dans l'enceinte touristique surpeuplée du Cap Nord. Nous y faisons les photos réglementaires mais enfilons des épaisseurs car il fait ici beaucoup plus frais qu'à Honningsvåg : seulement 12-13°C. Après à peine 20 mn et toujours sous un beau soleil, nous nous dirigeons vers le cap voisin du Knivskjellodden, une balade de 15km qu'il faudra faire dans l'autre sens demain matin : le prix à payer pour aller toucher la vraie extrémité septentrionale du continent joignable à pieds secs (même si c'est une île, le tunnel peut se traverser à pieds et c'est bien notre intention). D'autres iraient chercher cette "vraie" extrémité au Kinarodden, autre cap plus en retrait mais cette fois tout-à-fait continental : chacun ses choix (et en plus ça rallonge) !

Difficile d'accéder au monument avec moins de 20 personnes autour, alors on cadre le selfie pour en masquer le plus possible
88iA40BAS.2023-06-19-17.jpeg

L'Italie, ce sera une autre fois, mais c'est quand même l'E1 que je vais (en gros) suivre sur 1500 km ...
88iA8EJS4.2023-06-19-17.jpeg

On se tient d'abord un peu à l'écart de la route et près des falaises pour s'offrir quelques beaux panoramas, puis nous rejoignons un moment l'asphalte avant de bifurquer à l'écart de la foule touristique. Bien vite, la solitude s'impose, ainsi que l'impression d'immensité qui m'accompagnera dans les 2 mois à venir. Le cairnage est excellent, et déjà les "T" rouges du DNT font leur apparition. Difficile de se perdre, sauf si à une bifurcation on attrape sans s'en apercevoir un autre cairnage : on sait juste que l'on est sur un chemin balisé, mais pas forcément si c'est le bon ...

88iAoP0TU.2023-06-19-18.jpeg

pays de riches ! Les cairns sont en marbre !
88iAsRWaT.2023-06-19-20.jpeg

immensité, disais-je
88iAy7tQM.2023-06-19-20.jpeg

le T sanguinolent sera désormais mon compagnon de voyage
88iAIlr7y.2023-06-19-20.jpeg

Nous faisons une pause dîner à 21h30 sur un beau banc à quelque distance d'un petit lac. Il était au soleil quand nous l'avons repéré, mais la colline va bientôt nous mettre à l'ombre. Les 14°C que nous avions au soleil vont tout doucettement descendre et nous ne nous attardons pas plus que nécessaire après nous être sustentés.

pause-dîner au soleil perdu
88iBsvHYe.2023-06-19-21.jpeg

C'est non loin que nous décrochons du plateau pour descendre dans le vallon menant à une belle crique / plage immanquable dans les récits qui ont alimenté ma préparation. Nous y trouvons un bel espace sec, herbeux et plat non loin du ruisseau qui coule abondamment, et légèrement protégés du vent de mer par l'amoncellement de galets formé par une plage fossile (ici, le sol remonte d'1 mètre par siècle depuis la fin de l'ère glaciaire et met au sec les rivages successifs).

la plage est dans l'ombre
88iBx1XgB.2023-06-19-22.jpeg

Nous y plantons le bivouac à 23h, alors que la température a bien fraichi à "seulement" 9°C. Les 2 Pioulous s'alignent à la parade, d'abord bien à l'ombre de la péninsule du Knivskjellodden, mais le soleil ne va pas tarder à nous revenir plein Nord. A cette heure tardive quelques randonneurs passent encore devant notre campement pour aller admirer le soleil de minuit depuis le Cap, nous les verrons / entendrons repasser dans l'autre sens plus tard dans la "nuit".

duo de Pioulou attendant le retour du soleil
88iBDPOMZ.2023-06-19-23.jpeg

0h30, le voici qui vient
88iBLVNmW.2023-06-20-00.jpeg

Encore une fois, nos sens excités par la vive lumière, nous ne parvenons pas à nous décider à aller nous coucher. Il nous faut nous raisonner pour aller chercher un sommeil dont nous avons bien besoin après le fatigant périple des 3 derniers jours. Je me relèverai cependant à peine plus tard, pour quelques photos au plus près du minuit solaire (comme nous, la Norvège est en avance sur l'heure solaire).

au soleil, il est minuit
88iC1kRL6.2023-06-20-01.jpeg

Au matin nous avons la visite de quelques rennes
88iDEp158.2023-06-20-06.jpeg

Nous remballons assez tôt vers 7h car trop bien réveillés, et décidons d'aller jusqu'au cap pour notre petit-déjeuner. La température est en effet bien plus douce qu'hier soir, atténuée seulement par un petit vent. Le chemin suit la côte à petite distance par de grandes dalles rocheuses entrecoupées de quelques crevasses herbeuses (et parfois boueuses). A force de passage les itinéraires sont multiples mais les petites erreurs de direction sont facilement corrigées. De toute façon, entre la pente et la mer il n'y a guère de choix.

Après 40 mn nous atteignons le petit monument qui marque le point le plus septentrional de l'Europe, mais pas tout-à-fait. Pour qu'il survive aux éléments il a fallu le placer à l'abri des plus fortes vagues, et nous allons progresser un peu plus sur les rochers du rivage pour aller trouver au GPS le plus extrême morceau de terre solide du continent.

pas encore exactement au bout du monde
88iDv8ar3.2023-06-20-08.jpeg

71.18° N : on ne peut pas faire plus au Nord en Europe sans mouiller les chaussures
88iDqg7Ll.2023-06-20-08.jpeg

Nous sommes rendus au point de départ : le Norge På Langs commencera après le petit-déjeuner.

à suivre ...

Dernière modification par Hervé27 (02-09-2023 21:08:57)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

#215 02-09-2023 21:27:45

ludof
Membre
Lieu : Lyon
Inscription : 24-08-2021
Site Web

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Et c’est parti, merci pour cette mise en bouche pouce, je m’abonne !

Hors ligne

#216 03-09-2023 08:43:12

Serval
Carpe diem
Inscription : 15-06-2018
Site Web

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Salut Hervé. Encore bravo.
Tu devrais te mettre à la recherche d'un éditeur. wink


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

Trombi | Mes "longues promenades" | Lighterpack 2023
« Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans [les voyages] que j'ai faits seul, et à pied. » (J.-J. Rousseau)

Hors ligne

#217 03-09-2023 08:50:12

bernard_lyon
Μηδὲν ἄγαν
Lieu : Lyon
Inscription : 16-12-2015

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Si ce n'était déjà fait… je m'abonnerais !  big_smile


Mon trombi | Liste | HRP Banyuls-Alos d'Isil | GR738
"Le soleil n'est jamais si beau qu'un jour où l'on se met en route." (Jean Giono, "Que ma joie demeure")
Modification non explicitée : orthographe ou syntaxe

Hors ligne

#218 03-09-2023 18:22:06

laxmimittal
Membre
Inscription : 23-10-2016

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

rrraaaahhhh

je suis déjà à fond  smile  smile  smile  smile

L.


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

Hors ligne

#219 05-09-2023 19:14:23

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Mardi 20 juin 2023 J01
Traversée de l'île de Magerøya,
du Knivskjellodden à Sarnespollen
30 km +729m -714 marche 8h33 pauses 3h36
Vidéo J01

88n6txnDD.Intro-J01.s.jpeg
il manquait de nombreuses séquences à la vidéo J00, que j'ai rajouté dans celle-ci

Mine de rien, savoir que l'on a des lecteurs qui attendent ce que l'on peut bien avoir à raconter à son retour est un énorme soutien pour le moral. Je sais à tout instant que chaque moment vécu pourra trouver une place dans le récit, les petites misères comme les grands bonheurs. Sur l'instant il n'est pas toujours possible de partager ses joies et ses peines, et pour ces dernières on serre les dents tout seul en attendant de pouvoir en faire une bonne histoire ... Merci donc de vos retours et encouragements  smile  !

En attendant et pour quelques épisodes encore, je marche avec bonheur avec ma Sophie. Cette expérience d'itinérance partagée en famille est pour nous deux une première, en tout cas sur une pareille distance. La seule autre expérience remonte à peine au mois dernier, quand nous nous sommes testés sur un sympathique Tour de la Thur en 4 jours.

L'épisode précédent vous racontait toute l'approche de l'Alsace jusqu'au Knivskjellodden, le point d'Europe le plus septentrional atteignable sans mettre les pieds dans l'eau de mer. Nous sommes allés chercher le petit bout de rocher qui, au GPS, affichait la plus haute latitude, puis sommes allés nous caler confortablement  dans un recoin abrité du vent pour un petit déjeuner face à l'Océan Arctique.

Nous voyons passer au large un petit bateau poussant une barge, puis un avion militaire de surveillance maritime que nous verrons patrouiller. La Russie et son arsenal aéronaval et nucléaire ne sont pas loins, et la Norvège est dans l'OTAN. On n'est jamais très loin des réalités du monde. Nous avons d'ailleurs ici un meilleur réseau GSM que dans notre village alsacien, c'est dire ...

2090 km entre mon café et le Pôle Nord si mes calculs sont justes
88n66B8Ub.2023-06-20-08.jpeg

on était bien, là
88n66D8iL.2023-06-20-09.jpeg

À la fin de la pause il est temps d'entamer cette traversée de la Norvège dont je vous parle depuis si longtemps : les Nuits sont au Sud, il y a long à marcher pour les retrouver. Vous me direz que je pourrais aussi les attendre ici, mais je ne sais pas rester en place et il risque de se faire froid d'ici là ... En attendant mon thermomètre monte jusqu'à 20°C et le soleil qui monte nous chauffe bien. Nous repassons devant le monument et la boîte métallique où se trouve un sympathique registre, sachant que c'est avant le petit-déjeuner que nous y avions apporté notre contribution. Petit sacrifice à la mise en scène et aux besoins d'une narration dans le bon ordre, on fera comme si c'est seulement maintenant que nous procédons à cette formalité.

le petit Knivskjellodden nargue l'imposant Nordkapp, plus au sud que lui
88n66ubxx.2023-06-20-08.jpeg

bureau des formalités administratives
88n66wNu4.2023-06-20-08.jpeg

Sur le registre, perdu au milieu des messages de promeneurs venus du parking (à 10km tout de même, donc quand même une balade conséquente), nous trouvons trace en remontant le temps des départs ou arrivées des précédents marcheurs du Norge På Langs qui en avait fait l'une ou l'autre des extrémités de leur périple. C'est tout de même une petite émotion que de trouver une trace tangible de ces marcheurs que je ne connais que par leurs blogs ou vidéos, comme :

Agnieszka "Zebra" Dziadek l'an dernier en Sud-Nord
ou encore
Restless Kiwi en Nord-Sud en 2018
Toute deux l'avait fait en mode léger et abondamment documenté, me permettant de mieux jauger et démystifier cet environnement qui m'est inconnu.

Parmi les passages récents nous trouvons au moins 2 arrivées par l'E1, qui ont donc remonté la Scandinavie en hivernal pour parvenir jusqu'ici : chapeau !

Il y a aussi là un départ récent, daté du 18 juin, celui de Kim & Lucas, couple suédois avec qui je corresponds depuis quelques semaines : 2 jours d'avance seulement ? On va voir si ma Sophie tient de son Papa et combien de temps il nous faudra pour les rejoindre (à l'heure où j'écris ces lignes, ils sont encore sur le chemin pour plusieurs semaines, ne manquez pas de les suivre et des les encourager !).

La chasse est lancée !
88n66ySed.2023-06-20-08.jpeg

Nous revenons d'abord à notre plage, où les rennes qui nous avaient rendu visite ce matin ont disparu. Nous reprenons de l'eau au torrent, en nous contentant d'un 1/2 litre chacun. C'est peut-être une erreur sur Magerøya car l'île est un plateau plutôt sec, mais ce n'est pas bien grave : nous pouvons toujours filtrer l'eau des lacs (même si beaucoup ne le font pas, et d'ailleurs je cesserai moi-même de le faire après quelque temps). Il faut remonter le raidilllon qui nous fait remonter de ce vallon protégé jusque sur le plateau, et sur ce versant exposé mon thermomètre va monter à 23°C alors qu'il n'est que 10h00.

88n66FKS1.2023-06-20-09.jpeg

Une fois sur la hauteur nous allons commencer à croiser des randonneurs diversement équipés, s'étonnant de nous voir arriver si tôt dans ce sens car supposant que nous avons fait comme eux l'aller-retour depuis le parking. Tout comme les messages dans le registre, les rencontres sont très cosmopolites.

Depuis hier mes premières sensations sur le chemin sont mitigées : je manque plutôt de jus, et entre les pierres saillantes j'ai du mal à trouver un rythme. Je me trouve les jambes lourdes, j'ai des kilos en trop à perdre, et un sac chargé pour tenir jusqu'à Olderfjord où nous comptons arriver vendredi, mais avec de la sécurité car j'ignore à quel rythme nous saurons avancer sur des chemins pas forcément aussi roulants que ce à quoi je suis habitué. J'ai confiance dans les possibilités de ma Sophie, mais nous en avons tout de même pour 110 km en terre inconnue, et il y a bien sûr l'aléa météo.

notre banc d'hier soir parait désormais tout petit
88n66HOru.2023-06-20-10.jpeg

20 km déjà marchés et nous sommes toujours à côté du Nordkapp
88n66K07f.2023-06-20-10.jpeg

Nous retraversons à pas lent tout le plateau, trouvant interminable le temps qu'il nous faut pour, enfin, mettre le pied sur du nouveau sentier. Celui-ci nous amène vite à un triste parking de bord de route, tandis qu'après 10 km marchés déjà nous sommes à la recherche d'eau avant que de nous trouver un lieu de pause. Voyant de l'eau qui s'écoule vers le fossé, j'essaye de remonter vers sa source à quelques mètres, mais l'eau s'étale en une mince nappe à raz de terre et trop malcommode à récupérer. Tant pis, nous pousuivons un peu vers la route, que nous quittons après 1500 m pour descendre dans un vallon où pourrait se trouver un ruisseau. Nous sommes abrités du vent et le terrain est moelleux, mais l'eau s'écoule sous les épais tapis de mousse de la tourbière.

88n66OaNL.2023-06-20-12.jpeg

Si nous sommes bien rigoureusement sur la trace préparée depuis la maison, nous n'avons pas de chemin sous nos pieds et il nous faut naviguer à l'oeil. Ce n'est pas difficile, juste perturbant par rapport à l'habitude fainéante de suivre un chemin bien matérialisé. De hauts piquets servent de marquage à l'itinéraire hivernal, et c'est eux que nous suivons : la plupart des marcheurs restent ici sur la route car c'est bien plus rapide. Fait notable : notre 1ère traversée de torrent à gué, laquelle se fera sans nous mouiller les pieds grâce aux nombreuses pierres émergeantes.

Nous jetons notre dévolu sur les rives d'un joli lac, où une cabane domine depuis une petit éminence. Bien que nommée "Nordkapp Shelter" sur les cartes, elle est inaccessible, du contreplaqué vissé sur la porte. Nous nous arrêtons à proximité, adossés à un rocher formant un dossier de sieste idéal. La pause déjeuner sert à tester les nourritures "exotiques" trouvées dans les rayons du supermarché d'Alta, comme par exemple les caviars de poisson en tube dont nous garnissons nos tortillas. Je comprends vite que Sophie va m'abandonner ces mets délicats, charge à moi de les engloutir ces prochains jours tongue lol  !

Nous testons aussi depuis hier le saucisson de rennes, et ce n'est pas mauvais.

Nordkapp shelter
88n66LXPd.2023-06-20-12.jpeg

Capuccino pour 2 en préparation
88n66Qa09.2023-06-20-13.jpeg

De l'autre côté du lac nous observons le manège de quelqu'un qui y descend depuis la route, puis met à l'eau un espèce de petit radeau qu'il va ensuite promener de long en large sur les rives. Nous formons la supposition qu'il s'agit d'un scientifique ou d'un agent des services de l'environnement venu mesurer la qualité des eaux. Observer sa lente aller et venue occupera notre moment de semi-sieste adossés à notre rocher.

filtrage de l'eau du lac
88n66Un33.2023-06-20-13.jpeg

Cuisine raffinée à base de "sauce pizza" et "caviar de poisson" en tubes
88n66SuOi.2023-06-20-13.jpeg

le confort en images
88n66WEuU.2023-06-20-14.jpeg

Nous restons là près d'1h45, ce qui fait tout de même une longue pause. Nous en ressortons les muscles bien refroidis, et après avoir fini de longer le lac en l'absence de sentier, nous optons pour le retour vers la route qui nous permettra d'avancer plus vite. Il est trop tôt pour aller chercher le confort du camping là où nous rejoignons la route menant à Skarsvåg, probablement le village de pêcheurs le plus septentrional de Norvège. De toute façon, notre envie reste de bivouaquer.

Les paysages sont austères mais évidemment beaux. Etant sur une île finalement pas bien grande, les angles de vue donnant sur l'océan se renouvellent souvent, offrant à rêver. Quand on ne voit pas l'océan, il y a toujours un lac à proximité. De toute façon, en Norvège il y a toujours un lac près de vous. Les asiles ont cessé d'accepter de prendre en charge les cartographes aliénés ayant tenté de les recenser.

Et puis, toujours et encore, ces cabines coquettes dispersées ici et là ... Nous ne pouvons nous empêcher de superposer des images d'hiver à notre champ de vision, tentant d'imaginer l'existence rude et belle sur ce bout du monde dans la nuit arctique.

Océan et lac
88n66YKKU.2023-06-20-15.jpeg

Lac
88n672Usi.2023-06-20-16.jpeg

Pour échapper un peu à la monotonie du bitume, Sophie a entrepris de compter les rennes qu'elle aperçoit : à la fin de la journée, le décompte dépassera les 500 ...
88n670VE9.2023-06-20-16.jpeg

Nous restons longtemps sur l'asphalte avant que de trouver un parking de bord de route offrant en contrebas des tables de pique-nique et une belle vue vers les côtes torturées du continent. Le soleil s'est voilé et dans un petit vent nous apprécions d'enfiler nos doudounes. Après un chocolat chaud nous nous allongerons sur les bancs, nos masques sur les yeux pour nous isoler un peu de la lumière permanente dans laquelle nous baignons depuis 3 jours. Nos cerveaux sont perturbés, nos nerfs optiques ont besoin de repos ...

quelqu'un peut éteindre la lumière, SVP ?
88n674Uub.2023-06-20-17.jpeg

Cette heure de pause fait le plus grand bien, et le ciel désormais couvert apporte un peu de repos supplémentaire à nos yeux fatigués. Certains nuages sont plus sombres que d'autres, et nous voyons clairement certains amènent des grains avec eux, mais heureusement sur des trajectoires qui ne coupent pas la nôtre.

Nous redémarrons à 17h30, pour une dernière section à faire avant que de prendre bivouac. Pour ce faire nous préfèrerions avoir quitté les abords de la route : nous pouvons éviter le bitume et marcher sur une ancienne chaussée maintenant revégétalisée, puis attrapons une route secondaire menant au petit port de pêche de Gjesvaer. Au croisement, un panneau indique les jours et horaires d'organisation des convois hivernaux permettant de s'y rendre en voiture, à la queue leu leu derrière un chasse-neige. Nous sommes dans un autre monde ...

Après ce virage les températures chutent d'un cran, nous n'avons plus que 13°C, ce qui n'est pas froid en soi, mais avec un vent désagréable qui nous donne un ressenti bien plus frais. Nous enfilons les coupe-vents, et je remonte mon buff en cagoule en regrettant d'avoir enfoui mon bonnet au fond du sac. Par la suite, je le garderai toujours à portée de main, quand il ne restera pas sur ma tête à longueur de journée (surtout que je n'ai gardé que de bien courts cheveux au départ de cette promenade).

les lieux sont plus frais, et la neige en profite pour s'attarder
88n677dPz.2023-06-20-17.jpeg

Sur carte j'ai estimé qu'après avoir quitté la route, une zone abondamment garnie de petits lacs nous offrirait certainement quelque espace de bivouac. Je ne pouvais pas plus me tromper : c'est un champ de cailloux où les rares espaces plans s'avèreront spongieux. Tout au plus il aurait été possible de trouver un petit espace pour le plantage d'un Pioulou en mode dégradé, mais certainement pas 2 (c'est que ça prend de la place, ces bêtes là !). Et puis de toute façon le vent frais sur ce plateau à 300m d'altitude ne nous motive pas : il faut nous résoudre à repousser le bivouac plus tard que nous ne le souhaitions, quand l'itinéraire nous fera redescendre vers la mer.

Tout en scannant les environs à la recherche d'une improbable surface plane, sèche et moelleuse, nous profitons tout de même de très beaux paysages, bien différents de l'environnement estival de ce matin. Des gouttes de pluie fugaces nous effleurent parfois, mais comme la vue porte loin nous pouvons voir que rien de sérieux ne nous menace pour l'instant. Sophie porte sa veste de pluie qui est aussi son coupe-vent, mais j'en reste à mon seul coupe-vent.

nous sommes maintenant familiarisés avec les T rouges du marquage norvégien
88n679kiw.2023-06-20-19.jpeg

les marquages spécifiques "E1" seront rarissimes tout au long des 1300 km que je vais (plus ou moins) suivre
88n67bpR9.2023-06-20-19.jpeg

Il faut longer plusieurs lacs par de longues plaques de neige molle, aux allures de banquise bleutée là où elles glissent doucement dans les eaux. La recherche de bivouac est infructueuse et les jambes fatiguent de la journée qui s'allonge. Nous ne sommes pas menacés par la nuit qui ne viendra pas avant de longues semaines, mais par les limites nerveuses de nos systèmes moteurs. Nous avançons à petits pas, ne voulant pas prendre le risque d'une cheville tordue si tôt dans nôtre itinérance.

20 juin, altitude 285 m. Il ne manque pas un zéro.
88n67dhrp.2023-06-20-19.jpeg

Après avoir arrondi les abords d'un dernier lac au potentiel de bivouac toujours aussi infructueux, nous nous engageons dans une vallée (en comparaison) profonde avec cette fois un sentier mieux matérialisé. Quelques terrasses herbeuses étaient trop en dévers à nôtre goût, et logées le long d'une clotûre à rennes que nous avons préféré éviter, ne sachant de quel côté il était préférable de s'installer. Même si le soleil (masqué) ne se couche pas, nous sentons la fraîcheur humide du soir et préférons viser le fond du vallon où de grands espaces non loin de la mer nous apporterons les quelques m² tant convoités.

dernier lac à arrondir avant la descente
88n67fM8S.2023-06-20-19.jpeg

Hervé27 devant la terre promise, prêt à fendre les eaux
88n67hR6m.2023-06-20-20.jpeg

Nous trouvons enfin la bonne surface 200m avant la route, et entreprenons avec fatigue le montage de nos abris. Les toiles à peine montées et les intérieurs pas encore aménagés, une pluie très légère tombe enfin.

Evidemment c'est là que je réalise que j'ai négligé de faire un plein d'eau préalable : je dois rechausser et repartir en arrière vers le torrent pour nous permettre de chauffer le dîner et les chocolats chauds bienfaisants. Quelques visiteurs redoutés feront leur apparition au cours du dîner, et nous tendrons nos moustiquaires pour nous prémunir des zombies ailés, conscients qu'il ne s'agit que de prémices, le pire viendra plus tard...

Pioulou le Jeune et Pioulou l'Ancien
88n67k6mA.2023-06-20-21.jpeg

bivouac de bord de mer
88n67m4Ex.2023-06-20-21.jpeg

vade retro !
88n67otmQ.2023-06-20-23.jpeg

Nous avons presque complètement traversé l'île de Magerøya dès le 1er jour, et en tout cas tout son plateau d'altitue, ne nous laissant pour demain que le facile bord de mer jusqu'au tunnel. Ma Sophie a été méritante, et pour ma part j'ai bien senti que je n'étais guère affuté pour ce départ. Il va falloir laisser aux muscles, articulations et mental le temps de s'ajuster à ma nouvelle réalité.


à suivre ...


Vidéo J01

88n6txnDD.Intro-J01.s.jpeg
il manquait de nombreuses séquences à la vidéo J00, que j'ai rajouté dans celle-ci


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

#220 05-09-2023 22:16:34

ludof
Membre
Lieu : Lyon
Inscription : 24-08-2021
Site Web

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Merci pour cette suite, j’admire ta capacité à retranscrire tes journées dans les moindres détails, prends tu des notes régulièrement pour ne rien oublier ?

Ludovic

PS : ah, le Kaviar norvégien, ça m’évoque plein de souvenirs  smile

Hors ligne

#221 05-09-2023 23:12:30

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

ludof a écrit :

#689922prends tu des notes régulièrement pour ne rien oublier ?

Salut ludof smile

Pour tout ce dont je me souviens, il y a aussi tout ce que j'ai oublié et qui ne peut donc figurer dans le récit ...

Tout participe de la prise de notes :
- la mémoire évidemment, qui fonctionne bien plus puissamment dans ces moments uniques et intenses que dans la monotonie de la vie quotidienne
- les photos & vidéos (il y a toujours une raison derrière une prise de vue, et je m'exprime dans les vidéos pour partager anecdotes et ressentis)
- la cartographie, surtout quand je peux enregistrer la trace, et donc retrouver les moments / lieux par lesquels je suis passé et pourquoi
- et enfin les notes plus ou moins fournies, que je prends sur mon tél au dictaphone. Il y a des jours où je ne note rien, et d'autres où je remplis des pages. Il faut que les circonstances s'y prêtent : c'est difficile quand on a peu de batteries, si le chemin est un peu technique, ou encore si il pleut ... ou qu'on n'a pas la tête à ça ...

Ce que je raconte aujourd'hui est déjà vieux de 2 mois 1/2, et comme mon récit est plus lent à bâtir que la balade, il me faudra chercher dans des souvenirs de plus en plus lointains au fur et à mesure de sa progression.

Dernière modification par Hervé27 (05-09-2023 23:13:06)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi, Récits & Liste(s)
l'ultralighter più estremo di sempre

Hors ligne

#222 06-09-2023 07:34:08

bernard_lyon
Μηδὲν ἄγαν
Lieu : Lyon
Inscription : 16-12-2015

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Hervé27 a écrit :

#689929

ludof a écrit :

#689922prends tu des notes régulièrement pour ne rien oublier ?

Salut ludof smile

Pour tout ce dont je me souviens, il y a aussi tout ce que j'ai oublié et qui ne peut donc figurer dans le récit ...

Tout participe de la prise de notes :
- la mémoire évidemment, qui fonctionne bien plus puissamment dans ces moments uniques et intenses que dans la monotonie de la vie quotidienne
- les photos & vidéos (il y a toujours une raison derrière une prise de vue, et je m'exprime dans les vidéos pour partager anecdotes et ressentis)
- la cartographie, surtout quand je peux enregistrer la trace, et donc retrouver les moments / lieux par lesquels je suis passé et pourquoi
- et enfin les notes plus ou moins fournies, que je prends sur mon tél au dictaphone. Il y a des jours où je ne note rien, et d'autres où je remplis des pages. Il faut que les circonstances s'y prêtent : c'est difficile quand on a peu de batteries, si le chemin est un peu technique, ou encore si il pleut ... ou qu'on n'a pas la tête à ça ...

Ce que je raconte aujourd'hui est déjà vieux de 2 mois 1/2, et comme mon récit est plus lent à bâtir que la balade, il me faudra chercher dans des souvenirs de plus en plus lointains au fur et à mesure de sa progression.

Salut Hervé  smile

Un truc qui m'aide bien je trouve est de mettre les photos dans VisuGPX, où elles viennent se positionner sur la trace. Ça les met en contexte en quelque sorte.


Mon trombi | Liste | HRP Banyuls-Alos d'Isil | GR738
"Le soleil n'est jamais si beau qu'un jour où l'on se met en route." (Jean Giono, "Que ma joie demeure")
Modification non explicitée : orthographe ou syntaxe

Hors ligne

#223 06-09-2023 19:10:32

Matt81
Membre
Inscription : 22-02-2008
Site Web

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Hervé27 a écrit :

#689912Mardi 20 juin 2023 J01

Mine de rien, savoir que l'on a des lecteurs qui attendent ce que l'on peut bien avoir à raconter à son retour est un énorme soutien pour le moral. Je sais à tout instant que chaque moment vécu pourra trouver une place dans le récit, les petites misères comme les grands bonheurs. Sur l'instant il n'est pas toujours possible de partager ses joies et ses peines, et pour ces dernières on serre les dents tout seul en attendant de pouvoir en faire une bonne histoire ... Merci donc de vos retours et encouragements  smile  !

tu ne vas pas m'aider à réduire mon temps d'écran roll
mais merci à toi de nous faire ce -long- récit d'aventures, la saison 2 de la série des aventures d'Hervé27 !
J'ai lu, j'irais voir les vidéos ce soir smile

Hors ligne

#224 07-09-2023 09:21:52

Yapluka
Membre
Inscription : 23-05-2023

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Merci pour ce récit à déguster à la petite cuillère. J'attends la suite en pensant à Pavlov.

Hors ligne

#225 07-09-2023 09:24:23

bernard_lyon
Μηδὲν ἄγαν
Lieu : Lyon
Inscription : 16-12-2015

Re : [Récit + liste] Nuits du Sud : Norge På Langs été 2023 - 2822km - 70j

Ah, l'agréable sentiment qu'on s'embarque pour une aventure au long cours, avec un beau récit que l'on va déguster pendant les semaines, les mois qui viennent  smile


Mon trombi | Liste | HRP Banyuls-Alos d'Isil | GR738
"Le soleil n'est jamais si beau qu'un jour où l'on se met en route." (Jean Giono, "Que ma joie demeure")
Modification non explicitée : orthographe ou syntaxe

Hors ligne

Pied de page des forums